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Les dirigeants du G8, grands absents du sommet de la FAO sur la faim dans le monde

Une soixantaine de chefs d'État se penchent sur les moyens d'éradiquer la faim dans le monde à partir de ce lundi à Rome, à l'occasion d'un sommet organisé par la FAO. La quasi-totalité des dirigeants du G8 en seront absents.

Les leaders de la planète sont invités cette semaine à Rome au sommet de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) consacré à la faim dans le monde. Plus de 60 chefs d’État et de gouvernement sont réunis depuis ce lundi matin dans la capitale italienne, où brillent par leur absence la plupart des dirigeants des pays les plus riches.

Ainsi, aucun des leaders des pays du G8 n’a fait le déplacement au siège de l’organisation, hormis le président du Conseil italien Silvio Berlusconi. Celui-ci profite de la tenue de ce sommet pour faire ajourner la réouverture d’un procès le visant, prévu le même jour à Milan.

Des ONG sceptiques

En l’absence des pays les plus développés, ce sont principalement des dirigeants venus d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine qui tentent de trouver des solutions au problème de la faim dans le monde. Dans une déclaration finale adoptée au premier jour des travaux, ils se sont engagés à "éradiquer" le fléau, mais la date butoir pour y parvenir, vers 2025, a été supprimée du projet.

Les précédents sommets sur le sujet ayant tous failli à leurs objectifs, les organisations non gouvernementales sont elles aussi sceptiques quant à l’issue de la réunion. Les organisations d'aide au développement ActionAid et Oxfam ont d’ores et déjà dénoncé un sommet qui "risque d'être un gaspillage de temps et d'argent".

Faute d’investissements financiers et politiques suffisants, jamais la dénutrition n’a été autant répandue à la surface du globe. "Il y a quelques semaines, la FAO a révélé que plus d’un milliard de personnes souffrent de la faim dans le monde, soit 100 millions de plus par rapport à l'an dernier", rappelle Alexis Masciarelli.

L’alimentation, "un droit de base"

Ban Ki-moon et Jacques Diouf en grève de la faim

Le secrétaire général des Nations unies s'est associé, samedi, à la grève de la faim de 24 heures dans laquelle Jacques Diouf, le directeur général de la FAO, s’est lancé pour "sensibiliser l'opinion publique" à la question de la malnutrition, à la veille de l'ouverture du sommet.

En ouverture du somment, le directeur général de la FAO, le Sénégalais Jacques Diouf, a toutefois tenu à afficher son optimisme, en qualifiant cette rencontre de "capitale" en raison de "la présence de nombreux chefs d'Etat ou de gouvernement". Également présent sur place, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a, quant à lui, affirmé que "l'alimentation est un droit de base".

Selon les estimations de la FAO, la planète devrait produire 70 % d'aliments en plus d'ici à 2050, pour nourrir la population mondiale qui doit passer de 6,7 milliards à 9,1 milliards en 2050. "Il nous faut effectuer des changements significatifs pour pouvoir nous nourrir et en particulier pour protéger les plus pauvres et les plus vulnérables", a demandé Ban Ki-moon.
 

En juin 2008, la FAO s’était donné pour objectif de réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim d’ici 2015. Cet objectif a depuis été abandonné, tout comme l’appel à "éradiquer substantiellement" la faim d’ici à 2025.