Le spécialiste américain du crédit aux petites et moyennes entreprises CIT a lancé une procédure de dépôt de bilan, incapable de se refinancer après la crise.C'est la cinquième plus grosse faillite de l'histoire des États-Unis.
A partir de ce lundi, le groupe CIT, entré à Wall Street en 1924, ne sera plus coté à la Bourse de New York. Le couperet est tombé dimanche quand le spécialiste américain du crédit aux petites et moyennes entreprises, qui fait face à 65 milliards de dollars de dettes, a lancé une procédure de dépôt de bilan.
Si elle était attendue depuis des mois et ne devrait avoir qu'un impact limité sur les marchés, la mise en faillite de CIT, qui compte près d'un million de clients aux Etats-Unis, risque d'aggraver la contraction du crédit et de peser sur l'économie réelle. "C'est une nouvelle source de capitaux pour les petites entreprises qui se tarit", souligne Blake Howells, analyste chez Becker Capital Management à Portland.
Cette procédure, approuvée par la plupart des créanciers de CIT, ne concerne toutefois que la maison-mère et devrait permettre au groupe de se restructurer et de renégocier son endettement. "La question de savoir si CIT va réussir à garder la confiance de ses clients reste malgré tout en suspend", estime Karina Chabour, journaliste à FRANCE 24.
Un échec pour l’administration Obama
Cette faillite, la cinquième plus grosse enregistrée aux Etats-Unis après celles de Lehman Brothers, de Washington Mutual, de WorldCom et de General Motors en 2008, résonne comme un échec de taille pour l’administration Obama qui avait tout fait pour purger le bilan du groupe centenaire.
Fin 2008, CIT, alors juridiquement groupe de services financiers, avait obtenu un changement de statut pour devenir une banque et ainsi pouvoir accéder au plan Tarp, le programme de sauvetage du secteur financier. Le Trésor américain lui avait alors accordé une aide de 2,3 milliards de dollars.
En août, alors que devait expirer une tranche d'un milliard de dollars de la dette obligataire de CIT, Washington avait refusé d'injecter à nouveau des fonds fédéraux dans la banque.