La population iranienne est la première victime des sanctions économiques imposées à l'Iran en raison du non-respect par Téhéran de l'accord de 2015 sur son programme nucléaire. Reportage à Téhéran.
Les discussions sur le nucléaire iranien à Vienne amélioreront-elles le sort des Iraniens ? Alors que les célébrations du Nouvel An iranien approchent, l'heure n'est pas à la fête dans un pays durement touché par les sanctions économiques qui étouffent une économie déjà exsangue à cause d'une mauvaise gestion et de la corruption.
"Pour moi, on a vécu la pire année. Pas juste pour moi, ça a été le cas pour la plupart des gens", explique Behzad, vendeur de fruits et légumes.
"Peu importe le temps passé au travail. Je me lève à l'aube et je reviens la nuit, mais je ne peux rien mettre de côté", témoigne de son côté Vahid, ingénieur.
"La campagne de pression maximale n'a pas été efficace, car elle n'a pas mis les Iraniens à genoux, mais elle a engendré une des pires inflations de notre économie. Nous pouvons voir que de nombreux Iraniens ont beaucoup de problèmes économiques", concède Abolfazl Amouei, porte-parole du Parlement iranien.
Si la population iranienne subit les conséquences des sanctions, les programmes balistique et nucléaire de l'Iran sont, eux, en pleine expansion : les stocks d'uranium enrichi sont ainsi presque quinze fois supérieurs aux limites fixées par l'accord de 2015, selon le dernier rapport de l'ONU.
Les États-Unis se disent prêts à discuter de la levée des sanctions si Téhéran accepte de se plier strictement aux conditions de l'accord de Vienne.