L'ex-chef politique des Serbes de Bosnie ayant décidé de boycotter la première journée de son procès pour génocide, le TPIY ajourne les débats jusqu'à mardi. Mais Karadzic ne devrait pas être présent demain non plus, selon l'un de ses avocats.
Radovan Karadzic, accusé d’être le cerveau de la guerre de Bosnie qui a fait 100 000 morts entre 1992 et 1995, ne s’est pas présenté ce lundi, à La Haye, devant le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), et son procès a été ajourné à demain après-midi. "A la lumière de l'absence de l'accusé et d'un avocat pour le représenter, la chambre va ajourner les procédures aujourd'hui", a déclaré le juge sud-coréen O-Gon Kwon.
Selon Marco Sladojevic, l’un des avocats de l’ancien chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic ne "comparaîtra pas" non plus mardi. Ce sera toutefois demain "le vrai coup d’envoi du procès", a déclaré à FRANCE 24 Christian Chartier, porte-parole du TPIY. "Que Radovan Karazdic soit présent ou non, le bureau du procureur fera demain sa déclaration liminaire", a-t-il ajouté.
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Le procès s'était ouvert ce matin sans l’ancien chef politique des Serbes de Bosnie qui a décidé de boycotter le procès - arguant qu'il n’était pas "prêt". Il demande plus de temps pour préparer sa défense. "En fait, Radovan Karadzic a eu 15 ans pour se préparer, rappelle de son côté Florence Hartmann, ancienne porte-parole du TPIY, interrogée par FRANCE 24. Il a été inculpé par le TPI pour génocide dès 1995."
Quatorze ans après la fin de la guerre de Bosnie, Radovan Karadzic est sous le coup de onze chefs d'inculpation, dont celui de génocide, de crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Il est le principal artisan de la"purification ethnique" en Bosnie et risque la perpétuité.
Massacre de Srebrenica
Arrêté en juillet 2008 à Belgrade après treize ans de cavale, Radovan Karadzic a décidé de plaider non coupable et de se défendre seul, sans avocat.
Face à cette situation, le tribunal se trouve face à un "vide juridique", précise Cyril Vanier, l'envoyé spécial de FRANCE 24 à La Haye. Les juges pourraient, par exemple, désigner un avocat commis d’office, "mais cela voudrait dire ajourner le procès de plusieurs mois le temps que ce dernier prenne connaissance du dossier", explique Cyril Vanier. Ils pourraient aussi choisir l’un des avocats qui l’aident en coulisses, "mais Radovan Karadzic a indiqué qu’il n’accepterait pas". Autre possibilité : le tribunal pourrait accorder à l’accusé quelques mois supplémentaires.
Radovan Karadzic est notamment accusé d’être responsable du massacre de Srebrenica en juillet 1995, au cours duquel près de 8 000 personnes ont été tuées, ainsi que des crimes commis durant le siège de Sarajevo, qui a coûté la vie à 10 000 personnes.
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