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Les Taliban maintiennent un climat de terreur

Quelques heures après l'attentat perpétré près d'une base aérienne, non loin d'Islamabad, une voiture piégée a explosé à Peschawar, principale ville du nord-ouest du pays. Les deux attaques ont causé la mort d'au moins huit personnes.

AFP - Le Pakistan a été frappé vendredi par deux nouveaux attentats, qui s'inscrivent dans une vague d'attaques qui a fait près de 200 morts en 19 jours, alors que l'offensive de l'armée contre les combattants islamistes au Waziristan se poursuit sans progrès notables.

Les attentats de vendredi, qui ont fait au moins huit morts, ont visé un poste de contrôle à proximité d'une importante base aérienne à Kamra, à 80 km à l'ouest d'Islamabad, et un restaurant de Peshawar, la grande ville du nord-ouest du pays.

"Six civils et deux membres des forces aériennes ont été tués dans l'attentat suicide de Kamra", a déclaré à l'AFP le chef de la police locale, Fakhar Sultan, revoyant à la hausse un premier bilan de sept morts.

Quinze soldats de l'armée de l'air ont aussi été blessés.

L'attaque s'est produite à un poste de contrôle près de la base aérienne, sur la route qui mène d'Islamabad à Peshawar.

Quelques heures plus tard, une voiture piégée a explosé devant un restaurant de Peshawar, faisant au moins 10 blessés.

"C'est une voiture piégée. Dix personnes ont été blessées. L'explosion s'est produite sur le parking d'un restaurant dans le quartier d'Hayatabad", a annoncé Fazal-e-Amin, un policier présent sur les lieux.

Peshawar se situe en bordure des zones tribales où les talibans pakistanais et les combattants liés à Al-Qaïda sont fortement implantés. La ville a été frappée par six attaques au cours des quatre derniers mois.

Les deux attentats de vendredi n'ont pas encore été revendiqués mais ils s'inscrivent dans une vague d'attaques organisées par le Mouvement des Talibans du Pakistan (TTP) et visant notamment les forces armées.

Un commando de talibans avait ainsi donné l'assaut au quartier général des forces armées à Rawalpindi, près d'Islamabad, le 10 octobre, et un général a été abattu dans une fusillade dans la capitale jeudi.

Le Pakistan a promis d'écraser les talibans et lancé une offensive samedi dernier dans le Waziristan du Sud, bastion des combattants islamistes au coeur des zones tribales près de la frontière afghane, dans le nord-ouest du pays.

Mais l'opération terrestre, appuyée par des bombardiers, des hélicoptères d'attaque et des tirs d'artillerie lourde, se heurte à la résistance des combattants islamistes.

Le terrain d'accès difficile, les mines et les positions fortifiées des talibans a ralenti l'avance des troupes, et l'opération pourrait prendre plus de temps que prévu, selon des sources militaires.

Environ 25.000 militaires sont engagés au sol dans cette opération, selon des officiers. Ils font face, selon divers experts, à environ 10.000 talibans pakistanais, épaulés par un nombre indéterminé de combattants étrangers.

Quelque 137 rebelles et 18 soldats ont été tués depuis le début de l'offensive, selon des sources militaires, tandis que plus de 120.000 civils ont fui la région des combats.

Depuis 2002, l'armée pakistanaise a perdu plus de 2.000 soldats dans des combats contre les islamistes dans les zones tribales, sans parvenir à aucun résultat concret.

Le Pakistan est le théâtre, depuis juillet 2007, d'une vague d'attentats qui a tué près de 2.300 personnes, perpétrés pour l'essentiel par des kamikazes du TTP, qui a fait allégeance à Al-Qaïda.

Plusieurs millions d'élèves et d'étudiants sont consignés chez eux cette semaine, tous les établissements scolaires du pays ayant été fermés, par crainte de nouveaux attentats.

Mardi, cinq étudiants avaient été tués dans un double attentat suicide à l'université internationale islamique d'Islamabad.