Aux côtés de l'Allemagne et du Royaume-Uni, la France va présenter vendredi une résolution à l'AIEA pour condamner l'Iran pour la suspension de certaines inspections de son programme nucléaire. Emmanuel Macron a appelé le président iranien pour lui demander "des gestes clairs" de la part de l'Iran pour "revenir au respect de ses obligations.
Les Européens pressent l'Iran d'agir. Ils vont présenter une résolution à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) condamnant la décision de l'Iran de suspendre certaines inspections de son programme nucléaire, a annoncé mardi 2 mars le chef de la diplomatie française.
Cette décision "va nous amener dans les jours qui viennent à émettre une protestation dans le cadre du conseil des gouverneurs de l'AIEA", a déclaré Jean-Yves Le Drian devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale.
Il a ainsi confirmé une information de sources diplomatiques selon lesquelles l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne, les trois pays européens parties à l'accord de Vienne, ont l'intention de soumettre vendredi au vote du Conseil des gouverneurs un texte appelant l'Iran à "reprendre immédiatement" l'ensemble du programme d'inspections prévu par cet accord.
Macron demande à Rohani "des gestes clairs"
Dans la foulée, le président français Emmanuel Macron s'est entretenu mardi avec son homologue iranien mais il n'a pas évoqué le sujet de la résolution auprès de l'AIEA, a dit l'Élysée. Le chef d'État a demandé à Hassan Rohani que l'Iran fasse "des gestes clairs", "sans attendre" pour "revenir au respect de ses obligations" sur le nucléaire et coopérer pleinement avec l'AIEA.
Emmanuel Macron a aussi exprimé "sa profonde préoccupation" devant les décisions prises par l'Iran "en violation de l'accord de Vienne" sur le nucléaire. Il a aussi "rappelé les efforts faits par la France, avec ses partenaires, au cours des dernières années, pour permettre une solution négociée".
Téhéran met les Européens en garde
L'Iran a pour sa part adressé une nouvelle mise en garde mardi contre la possible adoption d'une résolution par les Européens.
À un moment où Téhéran et la communauté internationale cherchent à sauver l'accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 à Vienne, le porte-parole du gouvernement iranien, Ali Rabii, a prévenu que l'adoption d'une telle résolution risquait de rendre vains ces efforts. Mais il a réaffirmé l'attachement de l'exécutif iranien à une solution concertée.
Avec AFP et Reuters