Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique a remis à Téhéran et aux trois puissances engagées dans les discussions de Vienne sur le programme nucléaire iranien un projet d'accord qui doit être approuvé d'ici vendredi.
L’Iran, la France, la Russie et les Etats-Unis ont à présent deux jours pour se prononcer sur le projet d’accord sur l’enrichissement de l’uranium proposé par Mohamed el-Baradei, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AEIA), après deux jours et demi d’intenses négociations.
"J'ai fait circuler un projet d'accord qui reflète à mon avis une approche équilibrée sur le moyen de progresser" sur le sujet, a annoncé Mohamed el-Baradei en marge de la réunion à huis clos qui s'est ouverte lundi au siège de l'AIEA à Vienne. "Le délai pour que les parties se prononcent et donnent, j'espère, leur approbation, expire vendredi", a-t-il ajouté.
Avis favorable de la France
La réponse de la France ne s’est pas faite attendre. Le négociateur français du dossier nucléaire iranien, Jacques Audibert, vient d’annoncer que Paris donnait un avis favorable au projet d'accord de l'AIEA. Cet accord devrait "contribuer à améliorer le climat et à faire ce que l’on appelle une mesure de confiance et de sécurité en vue de l’ouverture des négociations, qui elles-mêmes iraient peut-être vers un règlement", a-t-il précisé dans une interview à FRANCE 24.
itLa réunion avait pour objectif de fixer "les modalités et le moyen d'assurer que l'Iran aura le combustible requis pour son réacteur de recherche", selon Mohamed el-Baradei, qui n'a pas révélé plus de détails sur le projet.
De sources diplomatiques, on précise que le projet de Mohamed el-Baradei est conforme aux souhaits de la Russie, de la France et des Etats-Unis, qui voulaient voir l'Iran transférer 75 % de son stock d'uranium faiblement enrichi à l'étranger d'ici la fin de l'année.
Des discussions "constructives", selon Téhéran
Le directeur général de l'AIEA, dit-on de source diplomatique, a proposé un compromis au terme duquel l'Iran ne traiterait directement qu'avec la Russie. La France ne ferait ensuite que sous-traiter pour le compte de Moscou.
Jacques Audibert a indiqué à l'AFP qu'il s'agissait, "jusqu'à la fin 2009", "d'environ 1 200" des 1 500 kg jusque-là faiblement enrichis par l'Iran malgré l'opposition du Conseil de sécurité de l'ONU.
Le chef de la délégation iranienne, qui a jugé les discussions de Vienne constructives, n'a rien laissé présager de la réponse de Téhéran. "Nous devons étudier ce texte en profondeur et [...] exprimer notre opinion et nos suggestions ou commentaires pour parvenir à une solution amicale à la fin de la journée", a déclaré Ali Asghar Soltanieh. "Nous saluons cet événement. Nous coopérons pleinement", a-t-il ajouté.