Faute d'accord sur le budget, le Parlement israélien a été dissous, mercredi, entraînant de nouvelles élections nationales, les quatrièmes depuis 2018. Cette dissolution illustre l'impossible union de Benjamin Netanyahu et Benny Gantz dans un même gouvernement.
Le mariage forcé entre Benjamin Netanyahu et Benny Gantz aura été de courte durée. Huit mois après la formation de leur gouvernement "d'union et d'urgence", le Parlement israélien a été dissous à minuit, dans la nuit de mardi 22 à mercredi 23 décembre.
Les 120 élus israéliens avaient jusqu'à mardi 23 h 59 locales (22 h 59 à Paris) pour adopter le projet de loi budgétaire et éviter de nouvelles élections, les quatrièmes en près de deux ans, mais un compromis a été rejeté.
La saga du budget, considérée par la presse locale comme le révélateur des tensions entre Benjamin Netanyahu et Benny Gantz, s'est étirée sur des mois avec pour échéance le 23 décembre. Si à cette date aucun compromis n'était trouvé, la Knesset (Parlement) se dissolvait et les Israéliens étaient convoqués à nouveau aux urnes.
Pour éviter ce scénario, la formation centriste Kahol Lavan (Bleu-Blanc, les couleurs du drapeau israélien) de Benny Gantz avait proposé un compromis de la dernière chance : voter deux budgets séparés, un fin décembre, l'autre début janvier. Mais mardi, les parlementaires ont rejeté, par 49 voix contre 47, ce compromis, ne laissant plus de place au doute sur le sort du gouvernement.
Le porte-parole de la Knesset a reconnu que les parlementaires ont été "incapables de trouver un terrain d'entente pour éviter de nouvelles élections" et appelle les citoyens à "éviter d'exacerber les tensions" durant la nouvelle campagne électorale.
Une coalition de dernière chance
Après trois scrutins les ayant placés au coude-à-coude, les adversaires politiques avaient provisoirement enterré la hache de guerre au printemps afin de mettre fin à la plus longue crise politique de l'histoire d'Israël, en s'alliant dans un même gouvernement.
L'accord, visant à rassembler les principales forces politiques du pays pour affronter la pandémie de Covid-19, prévoyait notamment une rotation pour le poste de Premier ministre et l'adoption d'un budget unique pour les années 2020 et 2021.
Mais pour concrétiser cette rotation, et permettre à M. Gantz d'accéder au poste de chef de gouvernement l'an prochain, les parlementaires devaient au préalable s'entendre sur le budget, un pas qu'ils n'ont finalement jamais franchi.
Avec AFP