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Procès des attentats de janvier 2015 : "On ne tue pas une idée"

À la une de la presse, ce mercredi 16 décembre, le verdict attendu dans la journée dans le procès des complices présumés des auteurs des attentats jihadistes de janvier 2015, l'enlèvement de près de 300 jeunes garçons dans un établissement scolaire du nord du Nigeria revendiqué par Boko Haram, les débats en Europe sur la bonne stratégie à adopter pour lutter contre le Covid-19 durant les fêtes de fin d’année, des femmes promues en trop grand nombre à la mairie de Paris, et des grenouilles trop bruyantes.

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À la une de la presse, le verdict attendu dans le procès des 14 complices présumés des auteurs des attentats jihadistes de 2015 contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher.

"Dieu remis à sa place" – en l'occurrence, enfermé dans un fourgon de police, panier à salade, en route pour la prison : à la une de Charlie Hebdo, ce mercredi matin, un dessin signé Boucq, fidèle à l'humour noir de la revue satirique. Charlie Hebdo espère que le verdict refermera enfin "le cycle de la violence ouvert il y a bientôt six ans" – "au moins sur le plan pénal, car, humainement, écrit Riss, les répercussions ne s'effaceront jamais". Pour le directeur de la rédaction de Charlie Hebdo, "la grande difficulté (de ce procès) fut de démontrer la responsabilité des accusés" et "de mettre en évidence la dimension politique" de leurs crimes présumés. Riss estime que "finalement, le verdict de ce procès, ce sont les lecteurs de Charlie qui l'ont prononcé : chaque semaine, en tenant (leur) journal bien vivant entre leurs mains, six ans après le massacre, (car) on ne tue pas une idée. Surtout quand elle est la plus puissante et la plus exaltante de toute une vie : la liberté".

Au Nigeria, le groupe jihadiste Boko Haram a revendiqué l'enlèvement de plus de 300 adolescents dans la nuit de samedi à vendredi, dans un pensionnat de Kankara, dans l'État du Katsina (nord-ouest du pays). Beaucoup de spéculations dans la presse nigériane sur les intentions du chef de Boko Haram, après ces enlèvements. D'après The Daily Trust, Abubakar Shekau pourrait demander, soit une rançon, soit un échange de prisonniers, en échange de la libération des victimes. Le journal presse le gouvernement fédéral d'agir au plus vite, pour éviter que les jeunes captifs deviennent à leur tour des "terroristes" et éviter, aussi, une "saga  semblable à celle de Chibok – où plus de 250 jeunes filles avaient été enlevées par Boko Haram en 2014. Des dizaines d'entre elles se trouvent encore aujourd'hui aux mains du groupe jihadiste, dont certaines disent avoir épousé la cause. Six ans après les enlèvements de Chibok, "les Nigérians sont las des promesses vides des autorités d'assurer leur sécurité", prévient le journal Vanguard, qui exhorte le gouvernement fédéral à trouver enfin "une solution durable aux problèmes qui engendrent le banditisme et l'insurrection dans le nord du Nigeria".

En Europe, la pression sur l'Agence européenne des médicaments s'accentue pour accélérer la mise sur le marché du vaccin anti-Covid de Pfizer/BioNTech. D'après le Rheinische Post, l'Agence n'exclut plus de donner son feu vert à la distribution du vaccin dès le 21 décembre, soit huit jours plus tôt que prévu, et les premiers vaccins pourraient être administrés en Allemagne dès les deux à quatre jours suivants, selon le ministre de la Santé. Outre-Rhin, la hausse du nombre de contaminations et le renforcement des restrictions sanitaires nourrit l'impatience de la population et les critiques contre le gouvernement, accusé par Der Tagesspiegel d'avoir agi comme la cigale de la fable, d'avoir dansé tout l'été au lieu de préserver l'avance acquise au printemps. Pour le journal, "l'impréparation" d'hier serait la cause du "fiasco" d'aujourd'hui.

Pressions, également, au Royaume-Uni pour le maintien des mesures sanitaires à Noël. D'après The Daily Mirror, la décision du Premier ministre Boris Johnson d'assouplir les règles de distanciation pendant les fêtes est critiquée à la fois par des experts et des responsables politiques, qui mettent en garde contre une "erreur" qui risque de s'avérer coûteuse en termes de vie humaine. Le débat tourne à la foire d'empoigne, pour la plus grande irritation du Daily Mirror, mécontent de la cacophonie autour de la stratégie à adopter ou non pour les fêtes – au point de se laisser aller à citer le tube de Mariah Carey : "Nous, tout ce qu'on veut pour Noël, c'est une décision". En France, le déconfinement est entré en vigueur mardi, mais là encore, certains redoutent une troisième vague, après les fêtes. D'après La Dépêche du Midi, le conseil scientifique recommande aux Français de s'autoconfiner avant Noël et les élèves sont autorisés, quant à eux, à stopper les cours dès mercredi soir, pour éviter les contaminations en famille pendant les vacances. "Et surtout, la santé", titre le journal…

Un mot pour terminer, de deux décisions de justice en France, pour le moins inattendues. L'Obs fait état de l'indignation de la maire de la capitale, Anne Hidalgo, après la condamnation, la semaine dernière, de la Ville de Paris à une amende de 90 000 euros, pour "avoir nommé trop de femmes aux postes de direction". Avec 69 % de femmes promues à des postes de direction, la municipalité parisienne se retrouve en effet en infraction à l'obligation faite aux grandes villes de prévoir "au moins 40 % de personnes de chaque sexe", dans les nominations. L'élue socialiste a confié avoir ressenti de la "joie", en apprenant cette condamnation et  annoncé qu'elle irait porter elle-même le chèque avec ses adjointes et ses directrices. Condamnées, également, les grenouilles de Michel et Annie Pécheras, deux habitants de Grignols, un petit village de Dordogne, poursuivis par des voisins mécontents des nuisances sonores de leurs chers batraciens. Un tintamarre auquel le couple a été sommé, par la justice, de mettre fin, d'après The Guardian. Coa !?

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