![Le gouvernement et la majorité volent au secours de Jean Sarkozy Le gouvernement et la majorité volent au secours de Jean Sarkozy](/data/posts/2022/07/15/1657859334_Le-gouvernement-et-la-majorite-volent-au-secours-de-Jean-Sarkozy.jpg)
"Ce qui compte, c'est de passer par le suffrage universel", a déclaré le Premier ministre François Fillon, interrogé sur la probable nomination du fils du fils du président de la République, âgé de seulement 23 ans, à la tête de l'Epad.
REUTERS - Gouvernement et proches de Nicolas Sarkozy ont pris mardi la défense de Jean Sarkozy, jugeant absurde et sans fondement la polémique sur la promotion annoncée du fils du chef de l'Etat à la tête de l'Etablissement public d'aménagement de La Défense (Epad).
L'opposition dénonce un nouvel avatar du népotisme sous la Ve République et affirme que Jean Sarkozy, conseiller général des Hauts-de-Seine âgé de 23 ans et étudiant en deuxième année de droit, n'a pas les qualifications requises.
"La gauche n'a vraiment pas grand chose à dire pour qu'elle enchaîne les polémiques avec une aussi grande rapidité. Celle-là finira comme les autres", a estimé François Fillon sur RTL, en référence à la controverse visant le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand.
Le Premier ministre a fait valoir que le président du conseil d'administration de l'Epad devait être élu parmi les conseillers généraux des Hauts-de-Seine et, qu'à ce titre, Jean Sarkozy était tout à fait légitime pour diriger le premier quartier d'affaires d'Europe.
"Jean Sarkozy a été élu, d'abord par les électeurs des Hauts-de-Seine, puis ensuite par ses pairs pour devenir le chef de la majorité du conseil général des Hauts-de-Seine, et maintenant, il est désigné par le conseil général des Hauts-de-Seine pour prendre la présidence de l'Epad", a-t-il rappelé.
"Ce qui compte, c'est de passer par le suffrage universel, on l'a vu avec le fils de François Mitterrand, on le voit avec la fille de Jacques Delors (Martine Aubry, NDLR), on le voit avec celle de Jean-Marie Le Pen. Le suffrage universel donne à chacun la légitimité de s'exprimer", a dit François Fillon.
"Dérive monarchique"
Le président du conseil régional d'Ile-de-France, le socialiste Jean-Paul Huchon, s'est inquiété mardi sur France 2 "d'une dérive monarchique". "On se permet absolument tout et sans aucune vergogne, sans aucune retenue", a-t-il dit.
"Normalement, pour diriger un établissement de ce type, il faut avoir un peu d'expérience quand même, de l'expertise financière notamment, immobilière, de la maturité", a-t-il observé.
"Il a un potentiel Jean Sarkozy, personne n'en doute (...) mais est-ce que aujourd'hui ces conditions d'expertise et de maturité sont réunies ? Il est permis d'en douter", a-t-il ajouté.
L'intéressé répond mardi à ses détracteurs dans les colonnes du Parisien-Aujourd'hui en France en dénonçant des attaques "très partiales". "Quoi que je fasse, je serai critiqué", dit Jean Sarkozy.
"Depuis que je me suis lancé en politique, j'ai toujours fait l'objet de critiques. Quand on fait ce métier, il faut s'y attendre, s'y préparer", ajoute-t-il.
Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, estime pour sa part qu'il n'y a "rien à redire" à l'élection de Jean Sarkozy à la tête du conseil d'administration de l'Epad, prévue le 4 décembre.
"Ce n'est pas parce qu'il est le fils du président qu'il a moins de droits que les autres. Il a les mêmes droits et les mêmes devoirs que tout le monde", a-t-il dit sur RMC et BFM-TV.
"Est-ce qu'il faut attendre pour mériter d'occuper des fonctions quand les électeurs vous élisent d'avoir 60 ou 70 ans? Tout cela est absurde", a-t-il ajouté.
Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, s'est dit lui "extrêmement choqué" par la polémique, évoquant une "collusion d'intérêts entre la gauche et une certaine presse" sur ce sujet.
"J'ai le sentiment (...) que nous avons de nouveau affaire à une chasse à l'homme. Après Frédéric Mitterrand, il faut abattre Jean Sarkozy. Qui sera le prochain sur la liste?", s'est interrogé le ministre de l'Education nationale.