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La nomination de Jean Sarkozy à la tête de l'Epad fait polémique

Une pétition lancée jeudi sur Internet pour s'opposer à la probable nomination du fils du chef de l'État, Jean Sarkozy, 23 ans, à la tête de l'Établissement public d'aménagement de La Défense, a déjà récolté plus de 8000 signatures.

Une pétition en ligne demandant à Jean Sarkozy, le fils du président de la République, de renoncer à postuler à la présidence de l'Établissement public d'aménagement de La Défense (Epad) avait déjà enregistré, lundi à la mi-journée, plus de 8000 signatures.

La pétition, lancée jeudi dernier par Christophe Grébert, blogeur et conseiller municipal MoDem - le Mouvement démocrate de François Bayrou - de Puteaux, demande au fils du chef de l'État, âgé de 23 ans, de "renoncer à postuler à la présidence de l'Epad".

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La nomination de Jean Sarkozy à la tête de l'Epad fait polémique

Christophe Grébert précise que "cette nomination commence à faire le tour du monde. La presse britannique s'en donne à cœur joie. L'affaire permet même à la télévision chinoise de se moquer du népotisme français", s'indigne l'élu. 

"Jean Sarkozy, qui n'a pas terminé ses études et n'a pas d'expérience professionnelle, n'a aucune légitimité à prendre la direction de La Défense", a-t-il dit à l'AFP. 

Le conseiller municipal de Puteaux appelle Jean Sarkozy, conseiller général du département des Hauts-de-Seine, "à ne pas se laisser faire par cette guerre entre les clans Balkany et Devedjian [deux barons du conseil général, ndlr], qui le pousse vers une fonction qu'il n'est pas à même d'assumer". "Cela ne fera de bien à personne, ni à lui-même, ni à la population", souligne encore Christophe Grébert. 

La pétition sera remise à Jean Sarkozy avant le 4 décembre, date à laquelle le conseil d'administration de l'Epad doit se réunir pour élire son nouveau président. Christophe Grébert espère recueillir 10 000 à 15000 signatures. 

Valls dénonce, Bertrand évoque la "légitimité" de Jean Sarkozy

Alors que les critiques à l'encontre de cette nomination se multiplient, le député socialiste de l'Essonne, Manuel Valls y voit, lui, le signe d'"une reprise en main du clan Sarkozy" sur "le coffre-fort que représente le département" des Hauts-de-Seine. 

"Je ne doute pas un seul instant que ce garçon ait du talent, mais il est le fils du président de la République, il est le fils de l'ancien président du conseil général des Hauts-de-Seine et on sent bien qu'il y a une reprise en main du clan Sarkozy sur le département, sur le coffre-fort que représente le département le plus riche de notre pays", a déclaré M. Valls sur la chaîne d'information continue i-Télé. 

"Vous vous rendez compte ! Si Silvio Berlusconi mettait ses enfants à la tête d'établissements publics, qu'est-ce qu'on dirait - et à juste titre - sur cette attitude", a-t-il ajouté.

En revanche, Xavier Bertrand, le patron de l'UMP (au pouvoir) prend, lui, la défense de Jean Sarkozy, soulignant qu'il tient "sa légitimité" de son élection au conseil général des Hauts-de-Seine. 

Dans un entretien au quotidien Le Parisien, Bertrand fait valoir que "le début du parcours de Jean Sarkozy est dû à une seule chose : l'élection". 

"Il n'y a rien de plus noble que la confiance des électeurs. Voilà sa légitimité et, aujourd'hui, il veut se consacrer à fond à son département", ajoute M. Bertrand.

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