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Des milliers d'opposants aux mesures de restrictions contre la pandémie ont formé une chaîne humaine samedi sur les rives du lac de Constance, à la frontière germano-suisse.

Des milliers de personnes ont formé une chaîne humaine, samedi 3 octobre, à la frontière germano-suisse, en signe de protestation contre les mesures de restrictions liées à la pandémie. Pendant trente minutes environ, les manifestants se sont rassemblés au bord du lac de Constance, à cheval sur l'Allemagne, la Suisse et l'Autriche, sous un large soleil et dans le calme.

Face au lac, ils étaient reliés les uns aux autres à l'aide d'écharpes, de bouts de tissus ou de cordes et la chaîne humaine s'étendait des deux côtés de la frontière entre l'Allemagne et la Suisse qui passe dans un parc de Constance.

Mais la participation semblait être largement en deçà des attentes des participants qui, avec 15 000 personnes prévues du côté allemand, ambitionnaient initialement de faire le tour du lac jusqu'à l'Autriche. Un objectif qui pour la chaîne de télévision allemande N-tv semblait "très, très difficile" à atteindre.

Une mobilisation en deçà des attentes

La police évoquait "un millier de participants sur le secteur de Constance" et une situation "très calme", ne relevant que quelques incidents épars et mineurs. Cette manifestation se tenait à l'initiative de "libres penseurs", un rassemblement hétéroclite d'opposants aux mesures liées à la pandémie de Covid-19 qui ont déjà tenu deux manifestations avec des dizaines de milliers de personnes à Berlin durant l'été. L'une d'elles s'était soldée par des débordements qui avaient choqué l'Allemagne.

Dix-sept défilés ou rassemblements devaient se tenir dans la journée à Constance mais dans l'après-midi, la police a indiqué que certains rassemblements n'avaient même pas eu lieu ou avec beaucoup moins de participants que prévu, sans doute en raison de la pluie en matinée. Dimanche, 12 rassemblements sont également annoncés dans le centre-ville même si, comme l'a souligné la Ville, une majorité d'entre eux, n'interviennent pas à l'initiative d' "anti-masques" mais entendent exprimer leur solidarité en ces temps de pandémie.

Ces manifestations rassemblent une foule hétéroclite composée de militants anti-vaccin, de complotistes, de citoyens authentiquement préoccupés par les restrictions liées au Covid-19 mais aussi, et de plus en plus selon les autorités, de sympathisants d'extrême droite.

La police était présente en nombre dans la ville et ses alentours face aux risques de débordements éventuels. Ces défilés interviennent en pleine recrudescence des infections en Allemagne, pays pourtant plutôt épargné par le Covid-19 jusqu'ici. 

Samedi, le nombre de nouvelles infections en 24 heures se situait au-dessus de la barre des 2 500, soit le niveau d'avril. La chancelière Angela Merkel, qui se dit très préoccupée par cette augmentation, a annoncé mardi de nouvelles restrictions portant notamment sur les fêtes privées, avec des amendes à la clé pour des contrevenants qui ne respecteraient pas certaines règles.

Vers une interdiction de vente d'alcool ?

La responsable des questions sanitaires de la Ville de Berlin a également réclamé l'interdiction de vendre et de servir de l'alcool entre 23h et 6h du matin face à la forte augmentation des infections dans la capitale.

Lors du dernier rassemblement fin août, plusieurs centaines de manifestants avaient forcé des barrières de sécurité pour monter sur les marches du Reichstag, siège de la chambre des députés, marquant une nouvelle étape dans la radicalisation du mouvement.

Avec AFP