![Donald Trump hué lors de son hommage à la juge Ruth Bader Ginsburg Donald Trump hué lors de son hommage à la juge Ruth Bader Ginsburg](/data/posts/2022/07/25/1658759942_Donald-Trump-hue-lors-de-son-hommage-a-la-juge-Ruth-Bader-Ginsburg.jpg)
Le président américain Donald Trump s'est recueilli, jeudi, devant le cercueil de la juge progressiste de la Cour suprême Ruth Bader Ginsburg, provoquant des huées et quelques moqueries en provenance d'une foule de personnes présentes sur place.
"Virez-le !" C'est ainsi que la foule a accueilli le président américain Donald Trump, jeudi 24 septembre, alors qu'il venait rendre hommage à la juge de la Cour suprême Ruth Bader Ginsburg, décédée le 18 septembre.
'Vote him out !', scandait la foule alors que le président américain, portant un masque noir et accompagné de son épouse Melania Trump, se recueillait derrière le cercueil de l'ancienne juge de la Cour suprême des États-Unis, exposé en haut des marches de la plus haute juridiction américaine.
Le milliardaire républicain, qui n'a jamais endossé les habits de rassembleur depuis son arrivée à la Maison Blanche, est peu coutumier des hommages aux personnalités n'étant pas de son bord politique.
Six semaines avant la présidentielle
Si la foule n'était pas très importante, la scène témoigne cependant du climat de tension régnant à Washington à moins de six semaines de l'élection présidentielle.
"Honorez son souhait", ont lancé certains dans une référence à la dernière volonté de la doyenne de la Cour Suprême, qui ne voulait pas être remplacée avant l'investiture d'un nouveau président en janvier.
"Mon vœu le plus cher est de ne pas être remplacée tant qu'un nouveau président n'aura pas prêté serment", a confié la juge de 87 ans, quelques jours avant sa mort à sa petite-fille Clara Spera.
Donald Trump a mis en doute cette semaine les déclarations de cette dernière. "Je ne sais pas si elle (Ruth Bader Ginsburg) l'a dit", a-t-il déclaré, ironisant sur le fait que cela ressemblait à un communiqué rédigé par la présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi.
"Imposteur"
Sans perdre de temps, le président républicain enclenchera samedi le processus de la succession de "RBG" : il doit annoncer depuis la Maison Blanche le nom de la juge qu'il souhaite nommer à ce poste très influent.
Cinq femmes, dont la magistrate Amy Coney Barrett, coqueluche des milieux religieux, et une juge conservatrice d'origine cubaine, Barbara Lagoa, ont été présélectionnées.
L'issue du vote de confirmation au Congrès fait peu de doute : les sénateurs républicains détiennent la majorité au Sénat, malgré la défection de deux élues qui estiment préférable d'attendre l'élection de novembre.
"Je pense que cela va aller très très vite", a prédit jeudi matin Donald Trump sur Fox Radio.
Ruth Bader Ginsburg est morte des suites d'un cancer, après avoir siégé pendant vingt-sept ans à la Cour suprême.
Juste après son décès, le président américain avait salué la "vie exceptionnelle" de la juge. Mais leurs relations n'ont pas, loin s'en faut, toujours été apaisées.
En rupture avec une tradition solidement établie au sein de la vénérable cour, la juge avait, durant la campagne de 2016, exprimé publiquement ses préférences politiques.
Lors d'une interview, la doyenne de la Cour, nommée par le président Bill Clinton, avait qualifié le candidat républicain d'"imposteur".
"Il n'a aucune cohérence. Il dit à tout moment ce qui lui traverse l'esprit. Il est vraiment égocentrique", avait-elle poursuivi.
"Elle a perdu la boule. Qu'elle démissionne !", avait réagi sur Twitter le magnat de l'immobilier.
La doyenne de la Cour suprême s'était par la suite excusée. Et n'avait plus jamais ouvertement critiqué le 45e président des États-Unis.
Avec AFP et Reuters