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A la Une de la presse, ce mercredi 23 septembre, la mobilisation de plus d’une centaine de médias français en faveur de Charlie Hebdo et de la liberté d’expression. Le franchissement du cap symbolique des 200 000 morts du Covid-19 aux États-Unis. La passe d’armes entre les présidents américain et chinois aux Nations unies. L’Europe face au dossier des migrants. Et le doublement du congé paternité en France.

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A la Une de la presse, ce matin, la mobilisation exceptionnelle de plus d’une centaine de médias français en faveur de Charlie Hebdo et de la liberté d’expression. Mobilisation à laquelle s'associe France Médias Monde.

A l’initiative de Riss, le directeur de la publication du journal, des représentants de médias français se sont réunis pour débattre des menaces qui pèsent sur la liberté d’expression - un débat qui a donné lieu à cette lettre ouverte aux Français, qui exprime la «solidarité» des médias nationaux envers Charlie Hebdo, «qui a payé sa liberté du sang de ses collaborateurs» et qui rappelle qu’en France, «le délit de blasphème n’existe pas». «Certains d’entre nous sont croyants et peuvent naturellement être choqués par le blasphème. Pour autant, ils s’associent sans réserve à notre démarche, écrivent les signataires, parce qu’en défendant la liberté de blasphémer, ce n’est pas le blasphème que nous défendons, mais la liberté».

A la Une de la presse, également, le franchissement du cap symbolique des 200 000 morts du Covid-19 aux Etats-Unis. «Une tragédie monumentale», «un embarras national immense» : «les Etats-Unis, qui représentent 4% de la population mondiale, totalisent à eux seuls 20% du nombre de morts à l’échelle planétaire», écrit USA Today, qui peine à croire aux chiffres qu’il avance lui-même et multiplie les comparaisons, comme pour mieux se convaincre de la réalité des faits. «La mortalité liée au Covid-19 équivaut à ce qui se serait passé si Oussama Ben Laden avait préparé 67 attaques contre les Etats-Unis, semblables à celle du 11-Septembre. Si les Etats-Unis étaient parvenus à réduire la mortalité par habitant au même niveau que le Canada, 118 000 de ces 200 000 victimes seraient encore vivantes. S’ils étaient parvenus à égaler celui de l’Allemagne, 163 000 auraient eu la vie sauve». Le quotidien estime qu’«une grande partie de la responsabilité » de la situation «revient à une Administration Trump incroyablement incompétente, dirigée par un président qui a minimisé la menace, vanté des remèdes miracles et écarté la science», mais aussi au manque de coordination au niveau fédéral pour régler ce problème de santé public, au système de santé, qui combine à la fois des coûts élevés et des inégalités criantes et à « la culture individualiste qui pousse beaucoup d’Américains à rechigner à prendre des précautions raisonnables, à se complaire dans des théories du complot et à se laisser manipuler par des entreprises de l’information qui renforcent leurs opinions souvent fragiles, pour leur propre profit».

The Washington Post appelle ses concitoyens à ne pas se laisser abattre. «Patricia Edwards. William Pursell. Carlos Vallejo. Eli Sevener. Dites leurs noms, souvenez-vous de leurs vies et mettez-vous en colère, très en colère, contre le fait que ces gens, qui furent infirmière, médecin, musicien, entraîneur de club de foot soient venus augmenter le nombre de morts de l’épidémie». «Portez un masque, respectez la distanciation sociale, lavez-vous les mains… et votez», demande le journal, en appelant ses lecteurs à rejeter Donald Trump, ce président qui «connaissait depuis la fin du mois de janvier la dangerosité du virus mais a choisi de minimiser la menace et d'induire en erreur le peuple américain», et qui a «refusé de mobiliser la réponse gouvernementale à grande échelle qui était si clairement nécessaire».

Le président des Etats-Unis a accusé, une nouvelle fois hier, Pékin d’avoir laissé «le virus chinois» «contaminer le monde», à l’occasion de son discours devant les Nations unies. The Global Times répond à ces déclarations en rappelant le contexte électoral aux Etats-Unis : «Trump s’adresse aux électeurs américains», balaie le journal, en fustigeant «des attaques hystériques qui violent l’étiquette diplomatique qu’un chef d’Etat se doit de respecter». Et le quotidien officiel de reprendre à la Une les déclarations du président Xi Jinping sur la priorité accordée, selon lui, par la Chine «au peuple et à la vie» et sur la nécessité de «renforcer la solidarité pour surmonter les difficultés ensemble».

En Europe, la Commission européenne présente aujourd’hui ses propositions en matière d’immigration. D’après Le Figaro, l’Union européenne cherche à «alléger le fardeau qui pèse sur les pays de « première arrivée » - la Grèce, l’Italie, et Malte -, à «mieux partager ce poids entre les États membres» et dans le même temps, à «muscler» les contrôles à ses frontières, des propositions «au léger parfum de déjà-vu, (de) déjà-entendu», selon le journal, qui fait état de ses doutes sur la capacité européenne à «réparer un système paralysé par les blocages nationaux en faisant de ceux-ci le socle d’une nouvelle «solidarité»».

Libération redoute, lui, «la transformation du continent en forteresse» et accuse l’UE de «s’enfoncer dans la honte» face aux innombrables drames de l’immigration – tels l'incendie du camp de Moria, en Grèce. Le journal appelle les Européens à prendre exemple sur «l’incroyable générosité de l’Allemagne», qui a accueilli plus d’un million de réfugiés en 2015, «à qui l’on prédisait le pire et notamment l’avènement de l’extrême droite et où, cinq ans plus tard, la chancelière est plus populaire que jamais et la majorité des habitants désireuse d’accueillir davantage de migrants». Libé regrette que la France, «l’autre pilier européen, (soit) loin d’opérer sa mue sur le sujet», «à moins de deux ans d’une élection présidentielle qui se jouera en partie sur la sécurité».

En France, la durée du congé paternité va doubler l’année prochaine, passant de 14 à 28 jours. A cette occasion, Le Monde rappelle que le congé paternité a été instauré en France en 2002 pour promouvoir l’implication des pères dans l’éducation des enfants, le rééquilibrage des tâches familiales, mais aussi l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes, la maternité étant clairement identifiée comme un frein à leurs carrières. Meilleure élève en la matière, sans surprise, la Norvège, où les parents bénéficient d’un an au total pour rester tour à tour avec leur enfant.

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