Les épéistes tricolores ont offert à la France sa première médaille d'or des Mondiaux-2009 en battant en finale la Hongrie (45-41). Il s'agit du quatrième titre mondial d'affilée pour les Bleus.
AFP - Invaincus sur les grands rendez-vous depuis six ans, les épéistes français ont savouré leur quatrième titre mondial d'affilée avec bonheur et pas mal d'émotion pour le N.1 mondial Gauthier Grumier, qui n'a pu retenir ses larmes, lors des Mondiaux-2009, mercredi à Antalya.
Valeur sûre de l'escrime française depuis le premier titre glané en 1934, l'épée messieurs a apporté à la France sa dix-septième couronne dans l'arme et surtout sa première médaille d'or de la compétition en battant la Hongrie (45-41). De quoi réconforter des Tricolores plutôt en déconfiture ces derniers jours malgré quatre médailles.
"Il y a bien un moment où ça va finir par s'arrêter!" a lancé avec humour Jérôme Jeannet, le vétéran du groupe médaillé de bronze en individuel il y a trois jours.
Depuis les jeux Olympiques de 2004, les Français ont gagné tous les grands titres, JO et Mondiaux confondus. Un exploit à l'épée, d'autant plus fort que cette année, la France s'est imposée avec un groupe en reconstruction composé de Jeannet, Grumier, Ulrich Robeiri et Jean-Michel Lucenay, sous la direction d'un nouvel entraîneur, Jérôme Roussat.
Pour la première fois, le charismatique et surdoué Fabrice Jeannet, champion du monde 2003 et vice-champion olympique 2008, n'était pas de la campagne.
En lieu et place du retraité, rompu au rôle de +finisseur+, Gauthier Grumier a officié, avec maîtrise, deux jours après avoir passé la nuit aux urgences suite à un oedème de quincke.
Solidarité
Le N.1 mondial, qui a échoué en individuel, a tenu sa place. Une place qu'il a eu du mal à se faire dans un groupe avec lequel il n'était pas en phase, lui, le passionné qui en veut toujours plus.
Alors, lorsqu'il a mis sur le Hongrois Gabor Boczko la 45e touche, synonyme de victoire, le tireur de 25 ans s'est effondré sur la piste, submergé par l'émotion. Celle d'avoir perdu son parrain il y a plusieurs jours. Une douleur remontée à la surface juste avant le début du match alors qu'une minute de silence avait été demandée en mémoire d'un escrimeur hongrois, récemment décédé.
Jérôme Jeannet est venu relever son copain et l'a pris dans ses bras. Revenu près de ses camarades en bord de piste, Grumier s'est éclipsé, en larmes.
Le sociétaire de Levallois n'a pas manqué le podium, ni sa première grande Marseillaise. A ses côtés, Jean-Michel Lucenay, 31 ans, a brandit la coupe des vainqueurs. Pas une revanche mais une belle récompense pour celui qui avait écopé du rôle de remplaçant aux JO-2008 et avait été interdit de podium lors du sacre olympique.
"J'ai un sentiment du travail bien fait. On savait qu'on avait un petit équilibre. L'équilibre est encore fragile mais chacun a apporté sa contribution à la victoire. C'est le secret de la réussite. Il y a eu une grosse solidarité", s'est félicité Roussat.
Chez les filles, le succès n'a pas été au rendez-vous. Les fleurettistes ont été battues en huitièmes de finale par la Corée du sud (34-32).