
Pour célébrer les 150 ans de la République, Emmanuel Macron a tenu un discours au Panthéon, avant de présider une cérémonie de naturalisation pour six nouveaux citoyens. Le chef de l'État a souligné que la République était "toujours à protéger" car elle est "fragile" et "précaire", et qu'elle "n'admet aucune aventure séparatiste", "parce qu'elle est indivisible".
Dans un discours prononcé au Panthéon à l'occasion des 150 ans de la Troisième République, Emmanuel Macron a souligné vendredi 4 septembre que la République était "toujours à protéger" car elle est "fragile" et "précaire", et qu'elle "n'admet aucune aventure séparatiste", "parce qu'elle est indivisible".
"Il n'y aura jamais de place en France pour ceux qui, souvent au nom d'un Dieu, parfois avec l'aide de puissances étrangères, entendent imposer la loi d'un groupe", a déclaré le chef de l'État lors de cette commémoration du 4 septembre 1870, date de la proclamation de la Troisième République après la défaite de Napoléon III à Sedan. Emmanuel Macron a précisé qu'"un projet de loi de lutte contre les séparatismes sera présenté dès cet automne".
On ne choisit jamais une part de France : on choisit la France. pic.twitter.com/5gdxYOjtrW
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) September 4, 2020"Être Français, c'est être du côté des combattants de la liberté"
Au moment où s'ouvre le procès des attentats de janvier 2015, le président a aussi souligné que la laïcité, "qui garantit la liberté de croire ou de ne pas croire", "n'est pas séparable d'une liberté d'expression allant jusqu'au droit au blasphème".
Le discours prononcé au Panthéon est le prélude à une série d'initiatives dans les domaines régaliens que sont l'ordre républicain, comprenant la sécurité et le séparatisme, et l'égalité des chances. Emmanuel Macron remet ainsi en chantier un dossier lancé en février, interrompu par la crise sanitaire. "Être Français, c'est être du côté des combattants de la liberté. Et plus encore quand les renoncements prospèrent, quand la censure progresse", a-t-il insisté.
Énumérant les trois piliers de la République, Emmanuel Macron a souligné que "l'égalité, elle aussi, est un bloc. Des droits, des devoirs", et a promis d'aller "plus loin, plus fort, dans les semaines qui viennent" pour promouvoir "l'égalité des chances" qui est "une priorité du quinquennat".
Un hommage national pour Gisèle Halimi
À l'occasion de ce discours, Emmanuel Macron a aussi annoncé qu'un hommage national serait rendu dans la cour des Invalides à l'avocate et figure du féminisme Gisèle Halimi, décédée le 28 juillet.
"De sa chère Tunisie à notre Assemblée nationale, des prétoires aux hémicycles, de plaidoyers en manifestes, celle qui était née Zeïza Taïeb plaida pour l'émancipation des peuples et fit faire des bonds de géant à la cause des femmes", a-t-il déclaré.
Inlassable combattante pour les droits des femmes, avocate engagée, ancienne députée et autrice, Gisèle Halimi s'est éteinte au lendemain de son 93e anniversaire, déclenchant une pluie d'éloges. Des appels ont depuis été lancés au président pour que ses cendres soient transférées au Panthéon qui accueille les héros de l'Histoire de France. La dernière femme à y entrer a été Simone Veil en 2018, la cinquième seulement à y être inhumée.
Le président a conclu son discours par une cérémonie d'accueil à cinq nouveaux citoyens français. Il a remis à chacun leur décret de naturalisation. Leur parcours d’intégration était censé rappeler celui de Léon Gambetta, fils d’immigré italien qui, le 4 septembre 1870, proclamait la République.
Avec AFP