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Pékin a annoncé, vendredi, qu'elle imposerait des mesures de réciprocité aux sanctions américaines contre des responsables chinois liés aux violations présumées des droits de l'Homme contre les Ouïghours.
Un sujet de discorde de plus entre Washington et Pékin. La Chine a annoncé, vendredi 10 juillet, des représailles contre les États-Unis, après des sanctions américaines à l'encontre de plusieurs dirigeants chinois accusés d'atteintes aux droits de l'Homme contre la minorité musulmane ouïghoure au Xinjiang.
"La Chine a décidé de prendre des mesures de réciprocité vis-à-vis des organisations et individus américains qui se sont mal comportés sur les questions relatives au Xinjiang", a déclaré Zhao Lijian, un porte-parole de la diplomatie chinoise, sans toutefois fournir de précisions.
"Les sanctions américaines représentent une grave ingérence dans les affaires chinoises et sont profondément préjudiciables aux relations entre les deux pays", a-t-il ajouté à la presse.
Plus d'un million de musulmans internés
Le Xinjiang, région semi-désertique d'environ 25 millions d'habitants a longtemps été frappé par des attentats attribués par Pékin à des séparatistes ou des islamistes. Elle fait l'objet depuis quelques années d'une ferme reprise en main.
Plus d'un million de musulmans, notamment des Ouïghours, sont ou ont été internés dans des camps du Xinjiang, selon Washington et des organisations internationales de défense des droits de l'Homme. La Chine dément ce chiffre et affirme qu'il s'agit de centres de formation professionnelle, destinés à aider la population à trouver un emploi, afin de l'éloigner de la tentation de l'extrémisme islamiste.
Concrètement, les visas d'entrée aux États-Unis seront refusés à trois responsables et leurs familles, selon un communiqué du secrétaire d'État Mike Pompeo. Ces mesures sanctionnent des "mauvais traitements horribles et systématiques" à l'encontre des Ouïghours, mais aussi d'autres minorités.
Parmi les personnes visées par les sanctions des États-Unis figure Chen Quanguo, le principal responsable du Parti communiste chinois (PCC) au Xinjiang. Il est considéré comme l'architecte de la politique sécuritaire de Pékin dans la région. Wang Mingshan, responsable de la sécurité publique du Xinjiang, et Zhu Hailun, ancien responsable du PCC dans la région, sont également visés.
Il reste difficile pour les médias étrangers de savoir ce qui se passe réellement au Xinjiang. Les journalistes y sont régulièrement suivis, interpellés ou bloqués par les autorités.
Se voulant rassurante, la Chine avait déclaré en juillet 2019 que "la plupart" des personnes internées dans la région avaient été relâchées. Mais sans toutefois fournir de chiffres ni de preuves.
Avec AFP et Reuters