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Forte mobilisation pour la "votation citoyenne" sur l'avenir de La Poste

La consultation sur l'avenir de La Poste a mobilisé au-delà des attentes des organisateurs, notamment en milieu rural. Pour le syndicat FO, la France n'a "jamais connu une telle votation citoyenne". Les résultats seront connus lundi.

AFP - Le dépouillement de la "votation citoyenne" sur La Poste a commencé samedi, le comité national contre la privatisation, installé à la mairie du IIe arrondissement de Paris, s'avouant débordé par l'ampleur de la participation dans de nombreux départements.

Le comité, composé de 62 partis de gauche, associations et syndicats, attendait les résultats de 9.987 points de vote dans toute la France.

Dès la mi-journée, Nicolas Galepides, porte-parole du comité, s'était réjoui de l'afflux des votants: "le coordinateur pour la Haute-Garonne m'annonce au moins 35.000 votants à Toulouse".

"Beaucoup de personnes chargées de centraliser les résultats ne peuvent le faire aussi vite qu'espéré, car elles tiennent un bureau de vote", a expliqué M. Galepides (Sud-PTT).

A Lille, la première secrétaire du PS Martine Aubry a voté dans la matinée.

Dans le Finistère, environ 16.000 personnes avaient voté à la mi-journée, dont "3.347 à Quimper, 3.019 pour le pays Bigouden" et "plus de 10.000 sur Brest", selon Patrice Campion, coordinateur départemental.

Les votants étaient 19.298 dans le Calvados, 13.571 dans le Vaucluse, "plus de 10.000 en Corrèze" et "plus de 37.000 en Loire Atlantique sur 90% des points de vote", selon Jean-Luc Jacques (CFTC), qui évoque "une déferlante".

Le dépouillement a commencé dès 15H00 dans certaines petites communes, le résultat national devant être annoncé lundi midi.

"A Mezel (Alpes de Haute-Provence) 232 personnes ont voté", devant la boulangerie et devant le bureau de poste, a noté Claude Quiquis (CGT). "La commune a 600 habitants, mais je n'ai pas le nombre d'inscrits sur les listes électorales", a-t-il ajouté, en raccrochant l'un des 4 téléphones réservés à la collecte des résultats.

La France n'a "jamais connu une telle votation citoyenne et nous n'avons pas les moyens du ministère de l'Intérieur", s'est excusé Michel Pesnel (FO).

Le ministre de l'Industrie Christian Estrosi, a jugé "rassurant" l'attachement ainsi manifesté à La Poste, mais "discutables" les conditions du scrutin, sans valeur juridique: "il n'y a aucun contrôle sur ces urnes, ça rappellera les grandes heures de l'Union soviétique".

Une large majorité de Français (59%) souhaite que le gouvernement organise un référendum sur le changement de statut de La Poste, selon un sondage Ifop à paraître dimanche dans Sud Ouest Dimanche.

Le socialiste Jack Lang a estimé que le gouvernement avait "tort de tarder à mettre en application" le référendum d'initiative populaire introduit dans la Constitution il y a plus d'un an, estimant que la votation avait "une valeur politique". Dans son département, 21.000 personnes avaient voté en fin d'après-midi.

A Paris, devant le bureau Emile Dolet (XXe arrondissement), "on espérait 500 votants, on en avait plus de 1.500" à la mi-journée, a raconté Michel Rousseau, président de l'association Euromarches (aide aux chômeurs).

Dans les Hauts-de-Seine, Suresnes a dénombré 1.456 votes et Montrouge 1.246 "dont 26 pour la privatisation. Plusieurs adjoints au maire et conseillers municipaux de droite (actuels ou passés) ont participé a la votation", selon le comité local.

A Châtillon-en-Bazois (Nièvre) une soixantaine de maires, ceints de leur écharpe tricolore, ont voté tous ensemble.

En Meurthe-et-Moselle, un décompte provisoire recensait 20.176 votes samedi, avec 97,9% de "non" sur 67 lieux de vote, dont 17 entreprises. L'Essonne avait recensé dans l'après-midi 10.081 votes, dans 62 bureaux dépouillés sur 203.

L'Aude, l'Isère et la Charente revendiquaient respectivement 129, 120 et 90 points de vote avant samedi, et le Gers 82 communes de vote "représentant la moitié des 143.000 électeurs inscrits du département".