L'administration américaine a condamné, samedi, l'arrestation plus tôt dans la journée de quinze activistes pro-démocratie à Hong Kong pour leur participation à des manifestations l'an dernier, relevant une "incohérence" par rapport aux engagements internationaux pris par la Chine.
Alors que la police de Hong Kong a arrêté plusieurs militants pro-démocratie pour les manifestations de 2019, les États-Unis ont condamné, samedi 18 avril, ces arrestations par la voix de Mike Pompeo.
"Pékin et ses représentants à Hong Kong continuent de prendre des mesures incohérentes avec les engagements pris" dans le cadre de la rétrocession de Hong Kong à la Chine, a expliqué le secrétaire d'État américain, citant la transparence, la règle de droit et les garanties devant assurer à la région administrative spéciale un "haut degré d'autonomie".
Il s'agit de la plus importante répression contre le mouvement pro-démocratie depuis que les manifestations anti-gouvernementales ont débuté en juin 2019 dans l'ancienne colonie britannique.
En novembre 2019, Donald Trump a promulgué une loi soutenant les manifestants hongkongais, provoquant la colère de Pékin qui a alors prévenu qu'il pourrait prendre des "contre-mesures" si les États-Unis continuaient de s'immiscer dans les affaires domestiques de la Chine.
La police hongkongaise a déclaré avoir arrêté des individus âgés de 24 ans à 81 ans pour leur participation à des "rassemblements interdits" le 18 août et le 1er octobre derniers. C'est notamment à ces dates que le mouvement de contestation a donné lieu à des heurts entre manifestants et forces de l'ordre.
Le droit "fondamental" à manifester pacifiquement
Parmi les personnes arrêtées, figurent l'avocat et fondateur du Parti démocratique, Martin Lee, âgé de 81 ans, le magnat de l'édition Jimmy Lai, 71 ans, et l'ancienne parlementaire Margaret Ng, 72 ans.
Certains des activistes ont été libérés sous caution samedi soir. Tous devront se présenter au tribunal le 18 mai.
À Londres, le Foreign Office a déclaré que le gouvernement britannique attendait de toute arrestation ou procédure judiciaire qu'elles soient menées de manière "équitable et transparente".
Le droit à manifester pacifiquement est "fondamental" à Hong Kong, a ajouté un représentant de la diplomatie britannique, estimant que "les autorités devraient en priorité rétablir la confiance via un processus de dialogue politique significatif".
Le Bureau de la sécurité de Hong Kong a déclaré que les arrestations avaient été menées dans le respect de la loi, devant laquelle "tout le monde est égal" et "personne n'a de privilèges spéciaux".
Avec Reuters