
En Côte d'Ivoire, environ un tiers des employées de maison seraient victimes de maltraitances. La plupart d'entre elles sont des mineures venant des campagnes et exploitées par leurs employeurs.
Maltraitance, exploitation, abus sexuels... Ce serait le quotidien d'environ un tiers des employées de maison en Côte d'Ivoire. Dans la capitale économique Abidjan, on estime à un million le nombre de ces travailleuses domestiques. L’absence de statut pour ces employées, bien souvent mineures, est à l’origine des abus.
Certaines sont même forcées de vendre à la sauvette : "Ma patronne m'a demandé d'aller vendre des choses dans la rue. On m'a volé et j'ai perdu 300 francs CFA. Elle m'a accusée de l'avoir volée et m'a frappée avec des câbles électriques", témoigne une ancienne employée de maison âgée de 9 ans, qui préfère rester anonyme.
La fillette a fini par s'enfuir et a trouvé refuge au centre d'hébergement de Cavoéquiva, qui s'est donné pour mission d'aider ces mineures.
Une travailleuse sur quatre victime de violences sexuelles
Le Réseau ivoirien pour la défense des droits de l’enfant et de la femme (Riddef) est l'auteur d’une des rares études chiffrées (à partir d’un échantillon) sur la servitude domestique à Abidjan. Datée de 2015, elle notait qu’une travailleuse sur quatre était victime de violences sexuelles, et que plus d’un tiers d’entre elles (35 %) n’avait droit à aucun jour de repos, à aucun salaire et avait subi, au quotidien, humiliations, séquestrations et privations de nourriture.
Pour Chantal Ayemou, la directrice du Riddef, le changement passera par la prise de conscience des victimes qui doivent comprendre qu'elles sont exploitées et qu'il y a des recours pour leur situation qu'elle qualifie d'"esclavage".