Benjamin Netanyahu a finalement renoncé mardi à demander l'immunité parlementaire, afin d'éviter que cette requête ne tourne au "cirque", a expliqué l'intéressé. Le Premier ministre israélien est inculpé pour corruption dans trois affaires.
Une heure avant le début d'une session parlementaire chargée d’étudier la demande d’immunité du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu a indiqué mardi 28 janvier qu'il renonçait à cette requête. "J'ai informé le président du Parlement que je retirais ma demande d'immunité. Plus tard, j'anéantirai les allégations ridicules (...) formulées contre moi", a indiqué dans un communiqué le Premier ministre, inculpé pour corruption dans trois affaires.
"Mais pour l'instant, je ne laisserai pas mes adversaires politiques utiliser ceci pour troubler la démarche historique que je mène", a ajouté le Premier ministre israélien, actuellement à Washington, où doit être dévoilé dans la journée (17 H 00 GMT) le "plan de paix" américain pour le Moyen-Orient.
"Chasse aux sorcières"
Le Premier ministre a été inculpé en novembre 2019 de corruption, malversation et abus de confiance dans trois affaires. Il avait demandé début janvier au Parlement (Knesset) de lui accorder une immunité au terme des prochaines législatives du 2 mars, misant sur sa victoire pour se protéger de la justice.
Mais il ne dispose pas actuellement d'une majorité de soutiens à la Knesset et les partis d'opposition ont convaincu une majorité de députés d'examiner sa demande d'immunité avant les élections. Les députés devaient se réunir mardi pour décider de la création d'un comité chargé d'examiner sa requête.
Le Premier ministre clame son innocence et se dit victime d'une "chasse aux sorcières" des services du ministère public et des médias. "Puisque je n'ai pas eu de procès équitable, puisque toutes les règles de la Knesset ont été bafouées (...), j'ai décidé de ne pas laisser ce jeu malsain continuer", a argué Benjamin Netanyahu mardi.
La loi israélienne prévoit que tout ministre poursuivi pénalement doit démissionner, mais cela ne s'applique pas au Premier ministre. S'il peut rester en fonction, Benjamin Netanyahu ne jouit toutefois d'aucune immunité face à la justice, d'où sa demande initiale au Parlement début janvier.
Sa demande d'immunité retirée, les procédures judiciaires contre M. Netanyahu pourraient désormais s'accélérer, et un procès débuter avant même les législatives du 2 mars, selon des journalistes israéliens.
Avec AFP