logo

La lutte contre les cartels de la drogue, une priorité pour les Bissau-Guinéens appelés aux urnes

Appelés à voter dimanche lors du premier tour de l'élection présidentielle, les Bissau-Guinéens veulent en finir avec la corruption et la pauvreté qui gangrènent leur pays, le rendant propice à l'exercice d'un trafic de drogues dures en provenance d'Amérique du Sud.

Les Bissau-Guinéens votent, dimanche 24 novembre, pour élire leur nouveau président avec l'espoir de tourner la page de plusieurs années d'instabilité. Une instabilité due à une classe politique réputée corrompue et incapable de résoudre les problèmes d'un pays qui se situe parmi les plus pauvres du monde.

Considérée comme un pays de transit de drogues dures en provenance d'Amérique du Sud, la Guinée-Bissau pâtit de la faiblesse de ses institutions et du manque criant de moyens pour lutter contre le trafic. Des lacunes qui ont favorisé la présence de narcotrafiquants dans ce pays d'Afrique de l'Ouest depuis longtemps propice à l'exercice de ces activités illicites, souligne l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).

"Implication de la classe politique"

Si la lutte s'est intensifiée ces dernières années, des saisies records font craindre le retour du fléau. En septembre, près de deux tonnes de cocaïne en provenance de Colombie ont été débarquées sur la côte nord du pays. Il s'agit de la plus grosse prise de l'histoire du pays, pour laquelle 12 suspects ont été interpellés, prouvant que la Guinée-Bissau est loin d'en avoir terminé avec les cartels sud-américains.

"Il y a une implication de la classe politique", estime le juriste Augusto Nhaga. "La justice ne sera compétente que si le ministère public et la police judiciaire ont les moyens d'enquêter et de révéler les implications politiques dans ce trafic."

En cette période d'élection, pour laquelle 12 candidats sont en lice, dont l'actuel président José Mario Vaz et son principal rival Domingos Simões Pereira, le fléau de la drogue est plus que jamais au cœur des préoccupations des Bissau-Guinéens.