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JO à Paris : le partenariat entre le CIO et Airbnb fait hurler les hôteliers

Les professionnels de l'hôtellerie-restauration se disent indignés de voir Airbnb, géant de la location de logements entre particuliers, figurer parmi les principaux sponsors du CIO depuis lundi. Ils boycotteront désormais les réunions du comité olympique.

Les hôteliers ne décolèrent pas contre le partenariat noué par le Comité international olympique (CIO) avec Airbnb et ont annoncé mercredi 20—novembre, en guise de représailles, "suspendre leur participation" à l'organisation des Jeux olympiques 2024 à Paris. Courroucés, "les hôteliers vont suspendre leur participation à l'organisation des JO-2024", affirme Laurent Duc, président de l'Umih, principale organisation patronale du secteur hôtelier. Concrètement, ils ne siègeront plus aux réunions préparatoires, dans l'attente d'une clarification, précise-t-il.

Réunis à Biarritz pour le 67e—congrès de l'Umih, les professionnels de l'hôtellerie-restauration affichent leur indignation face à l'arrivée du géant de la location de logements entre particuliers parmi les principaux sponsors du CIO, annoncée lundi. "Déjà, la plateforme rechigne à transmettre la taxe de séjour avec des adresses claires et des contribuables identifiés comme la loi l'y oblige, à compter du 1er—janvier", a dénoncé Laurent Duc.

Réponse du patron de Paris-2024, Tony Estanguet, dans une déclaration envoyée à l'AFP—: "Il y a déjà plusieurs années que nous travaillons avec (les professionnels de l'hôtellerie). À titre d'exemple, nous avons d'ores et déjà réservé plus de 40—000—chambres pour nos besoins en 2024". Le comité d'organisation des Jeux olympiques (Cojo) de Paris-2024 négocie avec l'Umih pour réserver des lots de chambres afin d'accueillir sportifs et spectateurs.

Mais le choix d'AirBnb comme sponsor est "totalement irrespectueux envers les professionnels de l'hôtellerie", très impliqués dans cette phase préparatoire, estime l'Umih. D'autant plus que, selon elle, "l'offre hôtelière parisienne et francilienne était un atout dans le dossier de candidature de la ville de Paris".

La mairie de Paris, qui a vivement critiqué le choix d'AirBnb auprès du CIO, a rapidement exprimé mercredi son soutien aux hôteliers, jugeant "normal" leur "cri d'alarme" face à la "déstabilisation" générale provoquée par la plateforme et réclamant une nouvelle fois "une réponse politique" pour mieux protéger les hôtels.

Il y a un an, l'Umih a assigné Airbnb devant le tribunal de commerce de Paris pour "concurrence déloyale", l'accusant de laisser en ligne des annonces litigieuses—: locations dépassant la durée légale de 120—jours par an, non déclarées ou sous-locations abusives.

 Avec AFP