Accusée d'avoir divulgué des informations confidentielles dans son livre "Paix et châtiment", l'ancienne porte-parole du procureur du TPI pour l'ex-Yougoslavie, Florence Hartmann, a été condamnée, ce lundi à La Haye, à 7 000 euros d'amende.
Le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) a condamné Florence Hartmann à verser une amende de 7 000 euros pour outrage à la cour. Porte-parole de l’ancienne procureure du TPIY Carla Del Ponte (2000-2006), elle était accusée d’avoir divulgué des informations confidentielles.
Ex-journaliste au quotidien "Le Monde", Florence Hartmann avait rendu publiques deux décisions confidentielles du Tribunal, tout d’abord dans son livre "Paix et châtiment", paru en 2007, puis dans un article datant de 2008. Ces documents auraient permis, selon l’accusée, de prouver l'implication de la Serbie dans le génocide de Srebrenica (est de la Bosnie) qui a coûté la vie à près de 8 000 musulmans en 1995. De son côté, le juge Bakone Moloto a estimé qu’il fallait "dissuader l’accusée ou toute autre personne de divulguer à l’avenir des informations confidentielles".
La défense a déjà fait part de son intention de faire appel. Elle avait plaidé la relaxe, arguant notamment du fait que les chefs d’accusation n'étaient pas assez graves pour justifier des poursuites. "C'est une question de principe, pas une question d'argent", a déclaré à l'AFP l'avocat de Florence Hartmann, Me Guénaël Mettraux.
"Les faits et le droit étaient entièrement de notre côté, a-t-il assuré. C'est une mauvaise journée pour Mme Hartmann, mais aussi pour les journalistes, les historiens qui enquêtent sur ces faits, et les victimes." Nombreux sont ceux en effet qui, au nom de la liberté d’expression, s’indignent des poursuites et de la condamnation à l’encontre de Florence Hartmann.
Nerma Jeliacic, porte-parole du TPIY, rappelle pourtant que ce genre d’affaire n’est pas inédit. "Les médias s’intéressent beaucoup à cette affaire aujourd’hui, mais il y a eu des précédents, d’autres journalistes et même des avocats ont été incarcérés pour les mêmes faits par le passé", explique-t-elle à FRANCE 24.