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L'UE rejette l'alternative au "backstop" proposée par Boris Johnson

La Commission européenne a estimé, mardi, que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, ne proposait pas d'alternative concrète au "backstop", la disposition controversée sur l'Irlande dans l'accord de Brexit.

La clause dite du "backstop" est le seul moyen identifié par Londres et l'Union européenne pour éviter le rétablissement d'une frontière physique entre la République d'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord après le Brexit, a fait savoir, mardi 20 août, la Commission européenne, réagissant à l'alternative proposée par Boris Johnson.

Le Premier ministre britannique a écrit à Donald Tusk, président du Conseil européen, pour proposer de remplacer cette clause de sauvegarde par des dispositions alternatives avant la fin de la période de transition.

"La lettre ne fournit pas de solution opérationnelle légale pour empêcher le retour d'une frontière physique sur l'île d'Irlande", a déclaré Natasha Bertaud, porte-parole de la Commission européenne, lors d'un point de presse. "Notre position sur le backstop est bien connue (...) C'est le seul moyen identifié jusqu'à présent par les deux parties pour honorer cet engagement."

"Éviter une frontière physique sur l'île d'Irlande"

Donald Tusk a quant à lui jugé que Boris Johnson n'avait proposé aucune "alternative réaliste". "Le backstop est une assurance destinée à éviter une frontière physique sur l'île d'Irlande en attendant qu'une alternative soit trouvée", écrit-il sur Twitter.

The backstop is an insurance to avoid a hard border on the island of Ireland unless and until an alternative is found. Those against the backstop and not proposing realistic alternatives in fact support reestablishing a border. Even if they do not admit it.

  Donald Tusk (@eucopresident) 20 août 2019

"Ceux qui sont contre le backstop et ne proposent pas d'alternatives réalistes sont en réalité favorables au rétablissement d'une frontière, même s'ils ne l'admettent pas."

Le "backstop" est une clause de dernier recours qui prévoit que, faute de meilleure solution à l'issue d'une période transitoire, et pour éviter le retour d'une frontière entre la province britannique d'Irlande du Nord et la République d'Irlande, le Royaume-Uni tout entier reste dans un "territoire douanier unique" avec l'UE.

Boris Johnson juge que cette clause, qui cristallise l'opposition des "brexiters" à l'accord négocié par Theresa May, porte atteinte à la souveraineté britannique.

Avec Reuters