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Révocation de l'autonomie du Cachemire indien : "Une décision à courte vue et dangereuse"

A la Une de la presse de ce mardi 6 août, la décision du gouvernement indien de révoquer l’autonomie constitutionnelle du Cachemire. L’escalade des tensions dans le détroit d’Ormuz. La pétition contre la privatisation d’ADP, en France, en manque de signatures. Le plomb de Notre-Dame de Paris. Et une étonnante initiative suédoise.

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A la Une de la presse, ce matin, la décision de l'Inde de révoquer l'autonomie constitutionnelle du Cachemire, qui fait craindre de nouvelles violences, dans cette région sous très haute tension.

"Le Cachemire fait désormais partie de l’Union", écrit The Times of India, qui annonce que la région, à majorité musulmane, va perdre l’autonomie garantie par l’article 370 de la Constitution et qu’elle sera contrôlée, à l’avenir, directement par New Delhi. Une décision "historique", selon le journal, qui précise que cette mesure intervient au 100ème jour du second mandat de Narendra Modi, le Premier ministre nationaliste hindou, qui justifie cette décision par la volonté de mettre un terme aux tentations "sécessionnistes" encouragées, selon lui, par l’autonomie du Cachemire, et par la volonté de stopper les tentatives présumées du Pakistan voisin, de faire main basse sur la région.

"Le Cachemire appartiendra désormais à tous les Indiens" : la promesse du gouvernement fait aussi la Une du Deccan Chronicle, qui dénonce, lui, une stratégie "à courte vue", dont les conséquences peuvent s’avérer "dangereuses". Le journal juge nécessaire de rappeler au BJP de Narendra Modi que la majorité musulmane de la partie indienne du Cachemire a rejeté, dans le passé, l’invitation du Pakistan à le rejoindre, préférant plutôt rallier l’Inde laïque et démocratique.

Au Pakistan, précisément, selon The National Herald Tribune, Islamabad "rejette l’annonce par l’Inde de son intention de modifier l’article 370". Le quotidien assure que le Pakistan aura recours à "toutes les options possibles" pour contrer cette "décision illégale". Le journal Dawn, quant à lui, en appelle à la mémoire de feu l’ancien Premier ministre indien Pandit Nehru, qui avait mis en garde, quelques mois avant sa mort, contre une partition religieuse du Cachemire, dans laquelle il voyait un geste "négatif" envers les musulmans d’Inde ayant fait le choix de ne pas immigrer vers le Pakistan.

Tensions, également, depuis plusieurs semaines, dans le détroit d’Ormuz, où la mission navale dirigée par les Etats-Unis va bénéficier de l’appui du Royaume-Uni. The Guardian rapporte que le nouveau ministre des Affaires étrangères, Dominic Raab, a annoncé hier l’intention de Londres de venir à la rescousse de Washington - qui peine à mettre en place une coalition internationale pour escorter les pétroliers dans le Golfe, après la saisie de trois d’entre eux par l'Iran. Un tournant dans la position du gouvernement britannique, qui intervient juste après que Mohammad Javad Zarif a déclaré que les Etats-Unis agissaient seuls contre son pays et que leurs alliés avaient "honte" de les rejoindre dans une coalition - une déclaration citée à la Une du Iran Daily. Le journal indique que le chef de la diplomatie iranienne a également assuré avoir refusé une invitation à rencontrer Donald Trump à la Maison Blanche, malgré les sanctions imposées contre lui la semaine dernière.

Du côté de la presse française, le débat sur la privatisation annoncée d’Aéroports de Paris s’invite dans Le Figaro, qui assure que la mobilisation pour un référendum d’initiative partagée sur le sujet "marque le pas", la pétition en faveur d’un "RIP" n’ayant recueilli pour le moment que 600 000 signatures sur les 4,7 millions nécessaires, d’après le Conseil constitutionnel.

Toujours dans la rubrique "sujets qui fâchent", Le Parisien fait état des inquiétudes des voisins de la cathédrale Notre-Dame, dont l’incendie a libéré de grandes quantités de poussières de plomb, et déclenché une crise sanitaire sans précédent. Des associations demandent une décontamination étendue à tout le quartier, mais la Ville de Paris refuse.

Enfin, un mot de cette initiative étonnante en Suède. D’après The Guardian, la municipalité d’Eskilstuna, une agglomération à l’ouest de Stockholm, a décidé d’obliger les mendiants de payer un permis en bonne et due forme, pour avoir le droit de faire la manche... Coût du sésame pour tendre la main: 250 couronnes, soit 23 euros.

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