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Les missiles tirés par la Corée du Nord sont un "avertissement" à Séoul

Après avoir supervisé le tir de deux missiles jeudi, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a assuré qu’il s’agissait d’un "avertissement" à la Corée du Sud dans le cadre de ses projets d’exercices militaires conjoints avec Washington.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a assuré que les deux missiles, tirés jeudi 25 juillet sous sa supervision, étaient de nouvelles armes tactiques visant à adresser un "avertissement solennel" à la Corée du Sud. Il reproche à son voisin ses projets d'exercices militaires conjoints avec les États-Unis, prévus en août.

Les tirs de jeudi étaient les premiers essais de missile depuis la rencontre impromptue en juin entre Donald Trump et Kim Jong-un dans la zone démilitarisée qui divise la péninsule. Le président américain et le dirigeant nord-coréen avaient alors convenu de reprendre les discussions sur le programme nucléaire nord-coréen.

Toutefois, cet engagement ne s'est pour l'heure pas concrétisé et Pyongyang a averti récemment que le processus pourrait dérailler si les manœuvres conjointes entre les deux pays se déroulaient comme prévu, en août.

L'agence de presse officielle nord-coréenne KCNA n'a apporté, vendredi, que peu de précisions techniques sur les engins en question, déclarant qu'il s'agissait d'"un nouveau type d'arme tactique guidée" et d'"un système d'arme ultra-moderne".

Ces essais constituent "un avertissement solennel aux militaires bellicistes sud-coréens" qui persistent dans leur volonté de mener les exercices conjoints "malgré notre avertissements répétés".

Près de 30 000 soldats américains sont déployés en Corée du Sud et les exercices annuels qu'ils mènent avec des dizaines de milliers de soldats sud-coréens ne manquent jamais de déranger Pyongyang. Le Nord les considère comme la répétition générale d'une invasion de son territoire.

Des missiles difficiles à intercepter, selon Pyongyang

D'après les évaluations de l'armée sud-coréenne, les deux missiles de courte portée nord-coréens ont parcouru respectivement 450 et 700 kilomètres avant de s'abîmer en mer entre la péninsule coréenne et le Japon. Ces engins seraient ainsi capables d'atteindre n'importe quelle cible en Corée du Sud.

Le ministre japonais de la Défense a parlé de tirs "extrêmement regrettables", le Bureau de la sécurité nationale sud-coréenne s'est déclaré "profondément préoccupé" et les États-Unis ont réclamé l'arrêt des "provocations".

D'après Kim Jong-un, cité par KCNA, les nouveaux missiles "perfectionnés" peuvent voler à basse altitude, ce qui les rend difficile à intercepter. Le leader a mis en garde Séoul contre la tentation "d'ignorer l'avertissement" implicite qu'ils représentent.

Tactique de négociation

Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a dit considérer que les discussions de travail avec Pyongyang auraient lieu comme prévu, et que les derniers essais constituaient une tactique de négociation. "Tout le monde tente de se préparer aux négociations et d'avoir de l'influence, et de créer des risques pour l'autre partie", a-t-il dit dans une interview avec Bloomberg Television.

"Nous restons convaincus qu'il y a un moyen d'avancer sur la voie de la diplomatie, une solution négociée à tout ceci", a déclaré Mike Pompeo, ajoutant qu'il ne s'inquiétait pas du retard pris pour revenir à la table des négociations. "Si ça prend deux ou quatre semaines, c'est ainsi."

Pyongyang avait déjà lancé en mai des engins similaires de courte portée, ses premiers tests depuis novembre 2017.

Mais Donald Trump les avait balayés d'un revers de la main, parlant de "quelque chose de très standard", une position qu'il a réitérée jeudi dans un entretien avec Fox News. "Ils n'ont vraiment rien testé d'autre que des petits missiles, ce qui est fait par beaucoup de monde", a-t-il dit.

Les derniers tirs se sont produits au lendemain d'une visite à Séoul du conseiller américain à la Sécurité nationale John Bolton, un tenant de la ligne dure régulièrement dénoncé par les médias officiels nord-coréens.

Avec AFP