Il y a quelques années, la pratique du football par les jeunes filles était moins répandue qu'elle ne l'est aujourd'hui. À Bobigny, dans le quartier de l'Étoile, de plus en plus d'adolescentes choisissent ce sport, malgré certaines difficultés.
Le mondial féminin de football vient de débuter en France. De plus en plus de jeunes filles décident de pratiquer ce sport.
À Bobigny, les joueuses de l'Étoile football club jouent le dernier match de leur saison. Elles se sont qualifiées pour la finale alors qu'elles disputent leur premier tournoi régional. Pour leur entraîneur Thomas Thérèse, c'est tout sauf une surprise.
"Les filles sont un peu plus à l'écoute, elles apprennent plus vite, et elles comprennent plus vite", explique-t-il.
Les footballeuses sont particulièrement assidues, car parfois elles doivent se battre pour pratiquer ce que certains considèrent encore comme un sport de garçon. Sans un coup de main extérieur, jamais Sabrina, 17 ans, n'aurait pu porter le maillot de son équipe : "Ils ne voulaient pas du tout, surtout mon père et ma mère. Donc mon éducateur les a appelés et ils ont accepté parce qu'ils ont cru que ça n’allait pas durer".
En trois ans de pratique, Sabrina est passée de milieu de terrain à latéral gauche. Son club mise désormais sur le développement de cette pratique en organisant même des matches mixtes. Mais quand vient le tour des filles, les gradins sont encore trop clairsemés. "Il y a peu d'implications des parents de joueuses qui viennent voir leur fille pratiquer le football. Il est vrai qu'aujourd’hui c'est une vraie difficulté par rapport aux garçons où il y a beaucoup de papas", constate Rachi Maiza, un père de famille.
Des clichés qui ont la vie dure
Car les clichés sur le football féminin ont la vie dure. C'est pour lutter contre ces discriminations que les Dégommeuses ont vu le jour, une association féministe et LGBT. Deux fois par semaine, ces militantes du ballon rond s'entraînent dans un stade de l'est parisien. Avec un pari : mettre sur la touche les comportements sexistes.
"Lorsque l'on va tirer un corner ils vont nous demander : tu veux que je le tire à ta place ?", raconte Cécile Chartrain, présidente des Dégommeuses.
Les footballeuses sont de plus en plus nombreuses. Près de 170 000 femmes sont aujourd'hui licenciées en France. Pour les Dégommeuses, il faut accompagner cette féminisation. "Cela peut passer par différentes manières, des petites choses concrètes très rapides, directes et il y a aussi un travail de long terme, de représentation pour faire avancer les mentalités", estime Cécile Chartrain.
C’est bien entendu sur le terrain amateur que cela peut se jouer. Depuis la dernière coupe du monde en 2011, le nombre de sections féminines a augmenté de plus de 96 % en France.