
Roger Federer a dû s'employer pour rejoindre les huitièmes de finale face à l'Australien Lleyton Hewitt (4-6, 6-3, 7-5, 6-4). Même sort pour Novak Djokovic, accroché mais vainqueur du novice américain Jesse Witten en plus de trois heures.
AFP - Le Suisse Roger Federer, quintuple tenant du titre, et le Serbe Novak Djokovic, N.4 mondial, ont été des plus laborieux samedi à New York pour atteindre les 8e de finale de l'US Open.
Federer a poursuivi sa route vers un 6e titre consécutif en enregistrant sa 14e victoire d'affilée depuis 2003 sur l'Australien Lleyton Hewitt, battu 4-6, 6-3, 7-5, 6-4. Il affrontera l'Américain James Blake (N.21) ou l'Espagnol Tommy Robredo (N.14) pour une place en quart de finale qui le rapprocherait un peu plus de son 16e succès dans un tournoi du Grand Chelem.
Le Serbe Novak Djokovic a lui eu le plus grand mal à dompter l'inconnu Américain Jesse Witten, 276e joueur mondial issu des qualifications.
Le vainqueur de l'Open d'Australie 2008 a dû passer 3 h 30 min sur le court pour s'imposer 6-7 (2/7), 6-3, 7-6 (7/2), 6-4. Il affrontera le Tchèque Radek Stepanek (N.15) en 8e de finale.
C'est peu de dire que Federer ne s'est pas montré souverain, signant une prestation aux antipodes de son niveau entrevu cet été, lui qui reste sur quatre victoires sur ses cinq derniers tournois (Madrid, Roland-Garros, Wimbledon, Cincinnati).
Le N.1 mondial a souvent paru emprunté, avec des difficultés à régler la mire, et un Hewitt plus pointu aurait facilement pu exploiter les faiblesses du Suisse, qui s'est parfois transformé en père Noël (59 fautes directes, soit plus de la moitié des points de Hewitt).
Federer a traversé un premier trou noir dans le set d'ouverture, en perdant deux fois son service pour encaisser quatre jeux de suite et concéder la manche alors qu'il menait 4-2...
montagnes russes
"Après ça, tu y vas point par point parce que quand tu es mené d'un set par un joueur du calibre de Lleyton, tu sais que tu n'as pas le droit à une deuxième erreur", a expliqué le Suisse, "soulagé de bien réagir derrière."
Retrouvant vite ses esprits, avec deux breaks rapides et un avantage de 5-2, Federer a pourtant traversé de nouvelles turbulences, sauvant une balle de 4-5 qui aurait amené l'Australien à servir pour 5-5.
Cette alerte écartée, le Bâlois s'est adjugé la manche mais le doute persistait sur sa qualité de jeu. D'autant qu'il entamait la 3e manche en devant repousser trois balles de break à 1-2. Après une glissade sur laquelle il se bloquait la cheville droite pour tomber à quatre pattes, se relevant sans mal, "Fed express" a fait le break au bon moment (5-5) pour respirer un peu.
Le dernier set, parti pour être une formalité, avec un avantage de 5-2, a reservé un nouveau tour de montagnes russes au champion Suisse, qui s'est fait prendre sa mise en jeu alors qu'il servait pour le match. Mais même revenu à 5-4, Hewitt n'a pas montré beaucoup d'entrain pour inverser la tendance, ayant déjà maintes fois laissé passer sa chance (3 balles break converties sur 14).
Le Serbe Djokovic, fair-play, a de son côté bien résumé sa rencontre en expliquant: "Vu la physionomie du match, je ne sais pas qui était le N.4 mondial sur le court aujourd'hui. Je félicite Jesse, j'ai eu un peu de réussite de mon côté et je crois qu'il mérite un bout de la victoire."
Le Floridien, qui jouait le plus grand match de sa carrière, s'est accroché jusqu'au bout mais n'a pas eu la même réussite dans les moments les plus cruciaux de la rencontre que dans les autres points.
Après le gain du premier set au tie-break, il a notamment perdu trois jeux de service sur une double faute, offrant notamment la deuxième manche à Djokovic sur une telle erreur. Au total, le vaillant Américain a commis 11 doubles fautes, auxquelles s'ajoutent 51 autres fautes directes dans l'échange.
Mais la plupart de ses imprécisions sont venues d'un esprit d'entreprise évident (52 coups gagnants), qui a posé un sacré problème à Djokovic, bien content de s'en tirer.