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Kadhafi célèbre en grande pompe ses 40 ans au pouvoir

La Libye célèbre, ce mardi, le quarantième anniversaire de la révolution qui a conduit le colonel Mouammar Kadhafi au pouvoir, le 1er septembre 1969. La France est représentée par le secrétaire d'État à la Coopération, Alain Joyandet.

Sur la Place verte de Tripoli, une scène immense - la plus grande au monde, selon les organisateurs des festivités - doit accueillir ce soir un spectacle son et lumière long de 90 minutes, auquel 800 danseurs participent. Quelque 700 000 spectateurs devraient y assister, affirment les autorités. Comme souvent dans la Libye de Mouammar Kadhafi, le ton est donné : pour célébrer ses 40 ans de règne sans partage sur le pays, le Guide n'entend pas faire dans la demi-mesure.

"Les vieux immeubles de la place ont été recouverts de slogans à sa gloire", raconte Jean Karim Fall, l'envoyé spécial de Radio France internationale (RFI) à Tripoli. Dans la capitale libyenne, rien n’a été laissé au hasard. Pour célébrer sa révolution, Kadhafi a choisi Martin Arnaud, un Français qui a déjà à son actif l'organisation des cérémonies d'ouverture de la Coupe du monde de football 1998 en France, et de l'Euro-2008 en Autriche et en Suisse.

Pour l'occasion, Mouammar Kadhafi a invité plusieurs dirigeants arabes, africains et latino-américains, dont le président vénézuélien Hugo Chavez. Convoqués dès lundi à Tripoli pour un sommet spécial de l'Union africaine consacré aux conflits qui minent le continent, 27 chefs d’État africains sont notamment présents. 

Un partenaire, plus qu’un ami


Ces festivités interviennent alors que le colonel Kadhafi vient de remporter deux succès diplomatiques d'importance, ces dernières semaines. Depuis le 20 août, il a obtenu, coup sur coup, la libération d'Abdelbaset al-Megrahi, le Libyen condamné à la prison à vie en Écosse pour l'attentat de Lockerbie en 1988, et des excuses officielles de la Suisse dans l'affaire qui avait conduit à la brève arrestation de son fils Hannibal à Genève, l'an dernier.


Un bémol toutefois : pour cet anniversaire, le Guide devra compter sans la présence des chefs d'État occidentaux, qui n'ont que modérément apprécié l’accueil triomphal réservé à al-Megrahi par Tripoli lors de son retour en Libye. Les États-Unis et la Grande-Bretagne, notamment, s'en sont offusqués. À l'instar du président français Nicolas Sarkozy - un moment annoncé par Tripoli aux festivités, avant que l'Élysée ne démente  -, tous on préféré éviter le déplacement. Paris est ainsi représenté par le secrétaire d'État français à la Coopération, Alain Joyandet.


Reste que s'ils sont gênés d'afficher une quelconque proximité avec le Guide libyen, les pays occidentaux sont toutefois soucieux de normaliser leurs rapports avec un pays qui regorge de gaz et de pétrole, à l'image de l'Italie. Le 31 août, Tripoli a célébré le premier anniversaire du "traité d'amitié" signé avec Rome en 2008, considéré comme une grande victoire par Kadhafi dans le processus de réhabilitation de son pays sur la scène internationale.

"La révolution libyenne n’est plus, aujourd’hui, qu’un lointain souvenir", commente Jean-Karim Fall. Le 1er septembre 1969, Mouammar Kadhafi a 27 ans quand il renverse, sans qu'une goutte de sang ne soit versée, le vieux roi Idriss. "En renonçant à son programme nucléaire et en indemnisant les victimes de l'attentat de Lockerbie à hauteur de 10 millions de dollars chacune, il a fait beaucoup de concessions", poursuit l'envoyé spécial de RFI.