Les démocrates ont lancé, lundi, une série d’enquêtes contre Donald Trump sur des soupçons d’entrave à la justice, de corruption et d’autres abus de pouvoir. Des détails sur les échanges entre Trump et Poutine ont été réclamés à 81 sources.
Aux États-Unis, les démocrates du Congrès passent à la vitesse supérieure contre Donald Trump. Lundi 4 mars, les parlementaires ont lancé et renforcé plusieurs enquêtes potentiellement explosives, sur des sujets allant des soupçons de collusion avec la Russie aux paiements pour acheter le silence de maîtresses supposées en passant par l’entreprise familiale du président.
Forts de leur majorité à la Chambre des représentants, les démocrates ont, notamment, réclamé à la Maison Blanche et au chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo qu'ils leur livrent des détails sur les échanges entre le président américain et son homologue russe, Vladimir Poutine. Leur requête : pouvoir interroger les traducteurs et les autres représentants impliqués dans les discussions entre les deux dirigeants.
Une demande rejetée par la Maison blanche, au prétexte que Donald Trump est autorisé à avoir "des conversations franches en tête-à-tête avec des chefs d'État étrangers", selon une porte-parole ayant souhaité garder l’anonymat.
L’inquiétude des parlementaires survient à la suite de la parution d'articles de presse relatant comment Donald Trump a tenté de détruire les notes qu'il avait prises lors d'au moins l'un de ses entretiens avec Vladimir Poutine.
Les démocrates réclament des documents à 81 sources
Les élus ont également sommé 81 personnalités et organisations de leur livrer des documents pour alimenter une vaste nouvelle enquête lancée lundi, dont les deux fils du président républicain, Eric et Donald Jr., ainsi que son gendre Jared Kushner, qui est aussi l'un de ses principaux conseillers.
Avec ces documents, les démocrates veulent enquêter sur des soupçons d'"entrave à la justice, de corruption et d'autres abus de pouvoir de la part du président Trump, ses associés et des membres de son administration", a précisé la puissante commission judiciaire de la Chambre des représentants.
Parmi les personnes sollicitées par cette commission contrôlée par les démocrates figurent des membres actuels ou passés de l'administration Trump, comme l'ancien ministre de la Justice Jeff Sessions, ainsi que des responsables de la Maison blanche, du FBI, de la Trump Organization et même de WikiLeaks.
La commission judiciaire somme également le groupe d'édition American Media International (AMI) de remettre tout document ayant trait au possible achat de droits exclusifs de témoignages dans le but d'étouffer des affaires concernant Donald Trump depuis juin 2015. Ces demandes semblent liées aux témoignages de deux femmes, Stormy Daniels et Karen McDougal, qui affirment avoir eu des liaisons avec l'homme d'affaires.
"Le Congrès doit contrôler les abus de pouvoir"
Donald Trump a qualifié cette enquête de "bidon", tout en affirmant qu'il "coopérait" avec toutes les enquêtes en cours. Il a du même coup de nouveau rejeté les soupçons de collusion avec la Russie lors de la campagne présidentielle de 2016.
"Nous avons constaté les dégâts causés à nos institutions démocratiques pendant les deux années où le Congrès a refusé d'exercer son autorité de contrôle", a déclaré le président de la commission, Jerrold Nadler. "Le Congrès doit contrôler les abus de pouvoir."
Outre les enquêtes de plusieurs commissions du Congrès, Donald Trump est la cible d'une investigation phare menée par le procureur spécial Robert Mueller sur les ingérences de la Russie dans la campagne présidentielle de 2016 et l'éventuelle collusion entre Moscou et son équipe de campagne. Les conclusions de cette enquête devraient être rendues dans les prochains jours.
Avec AFP et Reuters