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Le photojournaliste "Shawkan" a été remis en liberté, lundi matin, par les autorités égyptiennes. Il était détenu depuis 2013 pour avoir couvert la répression sanglante d'une manifestation d'islamistes au Caire.

Le photojournaliste égyptien Mahmoud Abu Zeid, dit "Shawkan", détenu depuis plus de 5 ans en Égypte, a été remis en liberté lundi 4 mars au matin, a-t-on appris auprès de son avocat. "Il est sorti à 6 heures (heure locale) du commissariat d'Al Haram, et il est actuellement chez lui", a confié à l'AFP Me Taher Aboul Nasr.

Shawkan devra observer un contrôle judiciaire strict pendant cinq ans, l'obligeant à dormir au commissariat de son quartier chaque soir.

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a dénoncé lundi ces conditions. Le coordinateur Moyen-Orient et Afrique du Nord de l'ONG, Sherif Mansour, cité dans un communiqué, a appelé "les autorités [égyptiennes] à mettre fin au traitement honteux de ce photojournaliste en supprimant toute condition à sa remise en liberté".

"The Egyptian government should take steps immediately to improve its image, which has been badly tarnished by this unjust imprisonment--and it can start by releasing all journalists jailed in relation to their work." @sherifmnsour #Shawkan_Is_Free https://t.co/DefmQ5KvjA pic.twitter.com/Hf3ybPvNLm

  Committee to Protect Journalists (@pressfreedom) March 4, 2019

Un tribunal l'avait condamné à cinq ans de prison en septembre 2013, ce qui couvrait sa détention. Mais le photographe est resté en prison plusieurs mois après cette décision, sa situation n'ayant pas été régularisée avec l'administration pénitentiaire au moment de la décision du tribunal.

Lauréat du prix mondial de la liberté de la presse de l'Unesco en mai 2018, Shawkan était poursuivi pour "meurtre, tentative de meurtre et appartenance à un groupe terroriste", et risquait la peine de mort.

700 personnes jugées en même temps

Plusieurs ONG internationales ont milité sans relâche pour sa libération, dénonçant à travers le cas du photojournaliste une attitude répressive du pouvoir vis-à-vis des médias en Égypte.

Plus de 700 personnes avait été jugées en septembre en même temps que Shawkan. 75 d'entre elles, dont des dirigeants des Frères musulmans, avaient été condamnées à mort.

La plupart des accusés étaient accusés d'avoir tué des policiers ou d'avoir vandalisé des biens publics en août 2013, lors d'émeutes au Caire.

Outre Shawkan, 214 autres personnes avaient écopé de cinq ans de prison. Certains, libérables, ont également été remis en liberté lundi