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L'Europe du Nord face à la menace russe

Ne pas sous-estimer la menace. Dans le nord de l'Europe, le comportement imprévisible de Vladimir Poutine, le président russe, suscite des inquiétudes au sein d'anciens satellites de l'URSS comme l'Estonie, mais aussi en Suède. Intimidations militaires, cyberattaques ou encore campagnes de désinformation, ces pays accusent la Russie de mener une guerre hybride contre l'Occident et s'estiment en première ligne depuis la guerre en Ukraine et l'annexion de la Crimée.

L'Estonie, qui abrite une importante minorité russophone, s'inquiète des velléités expansionnistes de Moscou. Le pays peut compter sur ses alliés de l'Otan, mais aussi sur les 26 000 membres de la Ligue de défense estonienne, des miliciens très actifs et surtout prêts au combat. Les reporters de France 24 ont pu suivre l'un de leurs entraînements. Depuis la guerre en Ukraine et l'annexion de la Crimée, les jeunes recrues s'inquiètent et viennent gonfler les rangs de cette milice rattachée aux forces armées du pays.

L’affrontement se joue aussi sur le terrain de l’information, nous racontent les fondateurs du site web Propastop. Chaque jour, ils décryptent les "fake news" diffusées par certains médias russes. Dans le pays, c'est principalement la minorité russophone – environ un quart des habitants – qui est visée. L'annexion de la Crimée a ravivé la question identitaire et depuis, le gouvernement estonien met en place des initiatives pour intégrer au mieux cette minorité. Nous partons à leur rencontre à Narva, dans l'est du pays, une ville située à quelques dizaines de mètres de la frontière avec la Russie.

De son côté, la Suède effectue depuis 2015 un virage à 180 degrés sur le plan militaire. Le pays vient de rétablir le service militaire obligatoire et remilitarise l’île de Gotland, point stratégique en mer Baltique. Et pour ce pays ultra-connecté, la cybersécurité est aussi devenu une priorité nationale : la guerre se joue désormais sur la Toile, comme en témoignent des victimes de cyberattaques.