À la une de la presse, jeudi 7 février, les réactions à la déclaration de Donald Tusk sur "la place en enfer" occupée par les partisans du Brexit. Et celles au refus de Bruxelles de valider la fusion entre Alstom et Siemens. Une annonce sur le génocide arménien et des révélations sur le génocide rwandais. Et des diplomates canadiens de retour de Cuba en petite forme.
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À la une de la presse britannique, jeudi matin, les réactions à la déclaration du président du Conseil européen, Donald Tusk, sur les partisans du Brexit.
"Je me demande souvent à quoi ressemble cette place en enfer pour les partisans du Brexit, qui n'ont même pas le début d'une idée sur le moyen de le mettre en œuvre en toute sécurité", a twitté hier le Polonais, exaspéré par les négociations interminables avec Londres. Des propos à la une du Financial Times, auquel un officiel européen a confirmé le sentiment de "profonde frustration" de Donald Tusk, à la veille de la nouvelle visite de Theresa May à Bruxelles pour de nouvelles discussions sur le "backstop", ou comment éviter le retour d’une frontière physique entre l’Irlande et l’Irlande du Nord. Une visite dont la Première ministre britannique n’aurait rien à attendre, selon The Times, qui annonce déjà que "l’Union européenne va une nouvelle fois snober Theresa May, à en croire les sarcasmes de Donald Tusk".
Sa déclaration a évidemment fait bondir les partisans du Brexit. "Après le Brexit, nous serons libérés des petites frappes arrogantes et non élues comme vous et nous dirigerons nous-même notre pays". "Pour moi, ça ressemble plutôt au paradis", a notamment répliqué Nigel Farage, l’ex-patron de l’Ukip, le parti europhobe. Au diapason, City AM montre Donald Tusk sous les traits de Dante, l’auteur de La Divine Comédie, qui débute par une visite aux enfers : "Religious Brextremism" ("Brextremisme religieux"), titre le gratuit, qui accuse donc Donald Tusk d’être un intégriste du Brexit. Fureur et abattement… Le déroulement de la journée d’hier donne visiblement des idées noires au journal The Independent. "À Bruxelles, l’UE dit que les partisans du Brexit ont une place spéciale en enfer. À Belfast, May n’obtient rien sur l’Irlande du Nord. Et au parlement, à 50 jours, seulement, du Brexit, les députés sont renvoyés chez eux à 3 h 26 de l’après-midi, parce qu’il n’y a rien à faire", titre le journal.
Beaucoup de réactions, également, dans la presse française, après le refus de Bruxelles d’autoriser la fusion entre Alstom et Siemens, dans le ferroviaire. La Croix fait part de "l’irritation" des gouvernements français et allemands, vent debout contre une décision présentée comme une occasion manquée face à la concurrence chinoise. Le journal, lui, estime que si le choix de l’UE est de "préserver le niveau de concurrence intérieure", alors elle doit aussi créer des barrières pour (se) protéger de l’incursion des géants étrangers", qu’ils soient chinois ou autres. Le Figaro ne décolère pas. "L’Europe va-t-elle cesser d’être le bisounours de la mondialisation, et se concentrer, enfin, comme les autres, sur la défense de ses intérêts ? ", fulmine le journal. L’Humanité, enfin, exprime son soulagement : "Alstom l’a échappé belle", titre le journal, qui regrette que "l’abandon de projet de fusion avec Siemens laisse intact le débat sur les politiques industrielles à mener".
Beaucoup de remous, également, après l’annonce, mardi, par Emmanuel Macron d’une journée nationale de commémoration du génocide arménien de 1915, le 24 avril. Cette annonce provoque la colère de la Turquie, qui rejette l’utilisation du terme génocide, et parle de massacres réciproques sur fond de guerre civile. "Nous condamnons et refusons les tentatives de monsieur Macron, qui connaît des problèmes politiques dans son pays, de transformer en affaire politique des faits historiques pour sauver la mise", a réagi Ankara. Sans mentionner le président français, Daily Sabah défend, sans surprise, la thèse officielle, en disant voir dans le débat sur le génocide la manifestation d’une "turcophobie" reproduisant "des tendances à la haine envers les Turcs profondément enracinées dans l’histoire européenne et russe, et dans la conscience politique contemporaine".
À noter également, ces révélations du site d’information Mediapart et de Radio France, qui ont publié hier des extraits d’une note "jamais dévoilée" des services secrets français sur le génocide rwandais de 1994. Cette note du renseignement français aurait désigné dès septembre 1994 deux extrémistes hutus rwandais comme les "principaux commanditaires" de l’attentat contre l’avion du président Juvénal Hbyarimana, le 6 avril 1994, événement déclencheur du génocide, qui a fait 800 000 morts. Mediapart rappelle que cette tragédie a donné lieux à deux thèses contradictoires, l’une évoquant la responsabilité du Front patriotique rwandais, l’ex-rébellion tutsi de Paul Kagame, l’actuel président du Rwanda, et l’autre, celle d’extrémistes hutus.
On ne se quitte pas là-dessus. Le Monde rapporte que plusieurs diplomates canadiens, souffrant de mystérieux symptômes alors qu’ils étaient en poste à la Havane, ont entamé des poursuites contre leur gouvernement. Tous sont rentrés chez eux depuis plus d’un an, mais disent toujours souffrir de ce qu’ils appellent le "syndrome de La Havane", qui se manifesterait par de grosses migraines, des troubles visuels ou auditifs. D’origine indéterminée, ces douleurs ressemblent à celles dont se sont également plaints des diplomates américains en poste à La Havane, qui se sont dits victimes d’une "attaque accoustique" du gouvernement cubain. Des scientifiques ont émis récemment l’hypothèse de bruits qu’il pourrait s’agir plutôt de bruits provoqués par l’accouplement de grillons à queue courte. La bestiole aurait-elle encore frappé ?
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