La CDU, le parti conservateur allemand, a élu à sa tête Annegret Kramp-Karrenbauer, une fidèle d’Angela Merkel. L'ancienne ministre-présidente du Land de Sarre, âgée de 56, ans, est également pressentie pour lui succéder comme chancelière en 2021.
Une élection sur le fil. L'actuelle numéro deux du mouvement démocrate-chrétien allemand, Annegret Kramp-Karrenbauer, considérée comme l'héritière d'Angela Merkel, a obtenu 51,7 % des voix lors du congrès de la CDU à Hambourg.
Elle devance de peu l'homme d'affaires Friedrich Merz. Très critique du bilan d’Angela Merkel, ce dernier souhaitait opérer un virage à droite pour trancher avec le cap centriste de la chancelière. Ce résultat serré laisse présager des dissensions au sein de la première formation politique d’Allemagne, dirigée par Angela Merkel depuis 18 ans.
La nomination d'Annegret Kramp-Karrenbauer, surnommé par ses initiales "AKK", ouvre à terme les portes de la chancellerie à cette Sarroise encore inconnue il y à un an en Allemagne. Et elle augmente aussi les chances qu'Angela Merkel parvienne à boucler son mandat de chancelière en 2021, comme elle le souhaite.
À l’annonce des résultats, sous les applaudissements, Annegret Kramp-Karrenbauer a remercié ses deux adversaires - Friedrich Merz et le jeune ministre de la Santé Jens Spahn, un autre anti-Merkel - "pour une compétition juste", et a promis de travailler avec eux dans l'avenir.
Cette mère de trois enfants, qui a fait presque toute sa carrière dans la Sarre, a endossé globalement la politique centriste d'Angela Merkel, alors que ses rivaux préconisaient un virage très conservateur afin de récupérer les électeurs partis voter pour l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), le parti d'extrême droite entré il y a un an à la chambre des députés.
Dans son discours, la secrétaire générale a appelé à garder la "boussole" et à protéger ses valeurs chrétiennes et démocrates. Elle s'est également défendu d'être une "Mini-Merkel", l'un de ses sobriquets. "Je suis telle que je suis", a-t-elle clamé, en référence aussi à ses positions plus radicales que celles de la chancelière sur certains thèmes de société ou en matière d'immigration.
Avec AFP