À l'issue de 17 mois de négociations, l'accord sur le Brexit a été approuvé dimanche à Bruxelles par les 27 chefs d’État et de gouvernement de l'UE. D'autres étapes se profilent, devant le Parlement britannique notamment.
L'accord historique sur Brexit est scellé. Les chefs d'État et de gouvernement des 27 pays de l'Union européenne ont validé dimanche 25 novembre l'accord de retrait du Royaume-Uni de l'UE, a annoncé le président du Conseil européen, Donald Tusk. "Les 27 ont validé l'accord de retrait et la déclaration politique sur les relations futures entre l'Union européenne et le Royaume-Uni", a-t-il déclaré.
L'accord "est le seul possible", a par la suite déclaré le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, dans une mise en garde adressée aux députés britanniques qui devront ratifier le texte. "C'est le meilleur accord possible", a également dit Jean-Claude Juncker devant la presse. "Et j'invite tous ceux qui devront ratifier cet accord à la chambre des Communes de tenir compte de cette réalité", a-t-il ajouté, à l'issue d'un sommet extraordinaire sur le Brexit.
Le départ du Royaume-Uni de l'Union européenne est "une tragédie", avait auparavant déclaré le président de la Commission européenne à son arrivée. "C'est un jour triste, voir un pays comme la Grande-Bretagne – mais je ferais la même remarque avec tous les autres – quitter l'UE n'est pas un moment de jubilation ni de célébration, c'est un moment triste et c'est une tragédie", avait-il dit.
Les dirigeants des pays européens se sont retrouvés à Bruxelles en début de matinée pour ce sommet spécial visant à approuver le traité de divorce, un document de près de 600 pages. Les dirigeants ont aussi approuvé une déclaration ébauchant la relation post-Brexit avec le Royaume-Uni, premier pays à claquer la porte du projet européen. "Le Conseil européen approuve l'accord de retrait du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord de l'Union européenne et de la Communauté européenne de l'énergie atomique", écrivent les 27 dans les conclusions du sommet, ajoutant vouloir instaurer la relation "la plus proche possible" avec Londres après le Brexit.
Négocié dans la douleur pendant 17 mois entre Londres et Bruxelles, le traité de retrait inédit doit à présent passer l'épreuve de la ratification du Parlement européen et surtout celle du Parlement britannique avant d'entrer en vigueur le 29 mars 2019.
Pour Macron, le Brexit montre "la nécessité de refonder l’UE"
"Il s'agit d'un accord pour un avenir meilleur, qui nous permet de saisir les opportunités qui nous attendent", a plaidé dans un texte publié dimanche la Première ministre britannique, arrivée dès samedi soir à Bruxelles.
Emmanuel Macron a, lui, évoqué dimanche "un bon accord" : "Il est clair que le Royaume-Uni continuera à avoir un rôle important qui pourra évoluer", a-t-il souligné. Pour le président français, "le Brexit montre la nécessité de refonder l’UE, ce doit être un des enjeux des élections européennes". Interrogé sur l'incertitude autour du vote du Parlement britannique, Emmanuel Macron ne veut pas spéculer : "Il est de notre responsabilité de nous préparer à toutes les options", a-t-il dit.
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"Les amis resteront des amis, jusqu'à la fin", avait tweeté, de son côté, samedi soir le président du Conseil européen, Donald Tusk, avant un entretien avec la dirigeante conservatrice, citant une chanson du groupe britannique Queen, 27 ans pile après la mort de leader Freddie Mercury.
As a motto for tomorrow, the words of Freddie Mercury, who passed away exactly 27 years ago: "Friends will be friends, right till the end".
Donald Tusk (@eucopresident) 24 novembre 2018"Personne n'a voulu vaincre personne, nous étions tous à la recherche d'un accord juste et équitable. Et je crois que nous avons enfin trouvé le meilleur compromis possible", a-t-il écrit dans la lettre d'invitation au sommet, se réjouissant que les 27 aient "passé le test de l'unité et de la solidarité".
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17 mois d'âpres négociations
Cette unité s'est toutefois fissurée ces derniers jours, quand l'Espagne a fait planer la menace d'une annulation du sommet si elle n'obtenait pas des garanties écrites sur le sort de Gibraltar. Après des négociations sous pression, le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez a toutefois estimé samedi après-midi avoir obtenu satisfaction.
D'autres États membres avaient soulevé des inquiétudes lors de la fin des négociations et demandé des garanties supplémentaires dans certains domaines, comme celui des futurs droits de pêche dans les eaux territoriales britanniques. Ce sujet, cher à la France, n'a pas été résolu dans le traité de retrait, qui prévoit qu'il faudra conclure un accord au plus tard d'ici à la mi-2020.
L'UE et le Royaume-Uni ont mis 17 mois à s'entendre sur le "traité de retrait" du Royaume-Uni et la "déclaration politique" qui fixe le cadre de leurs relations post-Brexit, notamment sur le plan commercial.
L'accord de retrait règle notamment la question de la facture que devra payer Londres à l'UE, sans la chiffrer, et prévoit une solution controversée pour éviter en dernier recours le retour d'une frontière physique entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord. Cela va faire de l'Irlande du Nord "une colonie économique de l'UE", a une nouvelle fois fustigé depuis Belfast samedi l'ex-ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson, donnant un aperçu des moments difficiles qui attendent Theresa May pour défendre l'accord au Royaume-Uni.
Avec AFP