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Le candidat de l'extrême droite à l'élection présidentielle au Brésil, Jair Bolsonaro, qui a invoqué sa santé pour ne pas participer jeudi au dernier débat télévisé de la campagne, a volé la vedette à ses adversaires sur les réseaux sociaux.
Le candidat de l'extrême droite à l'élection présidentielle du 7 octobre au Brésil, Jair Bolsonaro, qui poursuit sa progression dans les sondages, a joué la carte de la provocation, jeudi 4 octobre, en accordant une interview au moment même où ses adversaires participaient au dernier débat télévisé de la campagne.
Selon une enquête d'opinion publiée jeudi soir par l'institut DataFolha, Jair Bolsonaro renforce son avance en tête des intentions de vote pour le premier tour de dimanche, obtenant 35 % des voix, contre 22 % pour Fernando Haddad, le candidat du Parti des travailleurs (PT) de l'ex-président Lula.
Ce sondage a été diffusé peu avant le dernier débat télévisé de la campagne retransmis par TV Globo, auquel Jair Bolsonaro n'a pas participé, invoquant des raisons de santé, après avoir été poignardé début septembre lors d'un bain de foule.
Il a toutefois tenté de voler la vedette à ses adversaires, en accordant depuis sa résidence de Rio de Janeiro un entretien à la chaîne TV Record, au moment même où s'ouvrait le traditionnel débat de fin de campagne sur la chaîne la plus regardée du pays.
Plus tôt, son équipe de campagne avait évoqué un direct sur Facebook, qui a finalement été diffusé avant le débat et où seuls ses proches ont pris la parole.
Interrompu à deux reprises par une équipe médicale
Dans cette interview, la première accordée par le candidat d'extrême droite depuis les deux interventions chirurgicales qu'il a subies à la suite de l'attentat dont il a été victime, Jair Bolsonaro a concentré ses attaques contre le parti de son principal rival.
"La corruption est incrustée dans le PT […]. C'est un parti qui a trahi les travailleurs et qui n'a pour projet que le pouvoir", a accusé l'ex-capitaine de l'armée dans l'entretien d'une vingtaine de minutes, diffusé en différé sur une chaîne appartenant à l'un de ses soutiens, le fondateur de la puissante église évangélique l'Église universelle du royaume de Dieu (IURD), Emir Macedo.
Jair Bolsonaro a également accusé le PT de soutenir le régime du président vénézuélien, Nicolás Maduro. "Nous ne pouvons pas accepter cette idéologie au Brésil. Ce sera la fin de notre patrie si le PT revient au pouvoir", a-t-il attaqué.
Interrompu à deux reprises par une équipe médicale lui recommandant de ne pas parler plus de dix minutes d'affilée, il a par ailleurs qualifié Fernando Haddad de "marionnette" de l'ancien président Lula (2003-2010), incarcéré pour corruption et déclaré inéligible.
"Nous ne pouvons pas laisser un parti qui a plongé le pays dans une profonde crise éthique, morale et économique revenir au pouvoir avec les mêmes personnalités", a-t-il lancé. "Et vous pouvez le voir, tout est mené depuis la prison par M. Lula, qui manœuvre une marionnette appelée Haddad", a-t-il poursuivi.
Jair Bolsonaro "a eu la trouille une fois de plus"
Au même moment, sept des treize candidats à la présidentielle, les mieux placés dans les intentions de vote ou ceux dont le parti compte au moins cinq parlementaires, participaient au dernier débat télévisé, à trois jours du premier tour.
Plusieurs candidats ont mis en garde contre la tentation de recourir à des "sauveurs de la patrie". Le candidat du centre gauche, Ciro Gomes – 11 % des intentions de vote – qui avait mis au défi Jair Bolsonaro de participer à la confrontation de jeudi soir, a relevé que le candidat d'extrême droite avait refusé de participer pour motif de santé, ce qui ne l'a pas empêché de "donner une interview".
Jair Bolsonaro "a eu la trouille une fois de plus" de se confronter à ses adversaires, a accusé la candidate écologiste Marina Silva (4 % des intentions de vote).
Avec AFP