
Le conseiller américain à la sécurité nationale, John Bolton, a assisté, vendredi à Kiev, au défilé militaire qui commémore le 27e anniversaire de l’indépendance de l’Ukraine. Une visite qui survient dans un contexte de tensions accrues avec Moscou.
L’Ukraine se prépare à fêter son indépendance [qui date de 1991], vendredi 24 août, dans un contexte assombri par cinq années de guerre au Donbass. Cette région à l’est du pays, contrôlée par des rebelles séparatistes pro-russes, promet d’être au cœur des discussions entre le pouvoir ukrainien et l’envoyé spécial de Washington.
Signe de soutien américain à Kiev, le conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, a assisté à ce défilé sur l'avenue principale de Kiev, devant des milliers de spectateurs. Connu pour ses engagements néoconservateurs et son soutien à l’intervention américaine en l'Irak en 2003, John Bolton n'est pas exactement un partisan de l’apaisement. Plus récemment, le conseiller américain s'est illustré par ses pressions sur les pays européens visant à torpiller l'accord nucléaire avec l’Iran. Sa présence risque de raviver les critiques de Moscou, qui accuse les États-Unis d’attiser les hostilités dans le Donbass.
Environ 4 500 militaires et 250 pièces d'armement et équipement militaire dont des missiles anti-aériens S-300 et Buk, des lance-missiles multiple Grad ou encore des missiles antichar Javelin, vendus cette année par Washington à l'Ukraine ont participé à la parade.
Des militaires venus d'une dizaine de pays soutiens de Kiev (États-Unis, Canada, Grande-Bretagne, Pologne…) ont également pris part à la parade.
Cet étalage de puissance contraste avec la ruine de l'armée ukrainienne au début du conflit, avec des équipements dépassés et des troupes démoralisées. Des corps de volontaires indépendants avaient alors été créés pour aller combattre contre les rebelles, soutenus militairement selon Kiev et les Occidentaux par Moscou.
"Nous avons non seulement tenu tête, non seulement survécu, mais nous avons aussi développé nos muscles […] et avons créé une armée forte", a déclaré le président Petro Porochenko, en poste depuis 2014 et qui entend briguer un second mandat au printemps prochain.
La réforme, voire la renaissance de l'armée nationale depuis le début du conflit, constitue d'ores et déjà l'un des arguments clés de sa campagne.
Jeudi, il s'est excusé d'avoir "fait la promesse d'une réussite rapide de l'opération antiterroriste [après son élection]".
Le conflit avec les séparatistes prorusses dans l'est a fait depuis plus de 10 000 morts.
Des accords de paix signés en 2015 à Minsk, et l'instauration de multiples trêves ont permis de réduire considérablement les affrontements, mais des flambées de violences éclatent encore régulièrement.
Jeudi, cinq soldats ukrainiens ont été tués et sept autres blessés dans les combats les plus meurtriers en plusieurs mois.
FRANCE 24 avec AFP