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Dans toute la Roumanie, ils étaient encore des dizaines de milliers à manifester, samedi, pour demander la démission du gouvernement de gauche, qui a lancé depuis 2016 une réforme graduelle de la justice.

Le mouvement de protestation ne se relâche pas en Roumanie. Des dizaines de milliers de Roumains se sont à nouveau retrouvées dans la rue samedi 11 août à Bucarest, demandant la démission du gouvernement de gauche et exprimant leur colère après les "excès" des forces de l'ordre ayant entaché la manifestation de la veille. Des échauffourées opposant quelques dizaines de hooligans aux forces de l'ordre avaient fait plus de 450 blessés, dont une trentaine de gendarmes.

Selon les médias locaux, ils étaient environ 30   000   samedi dans les rues de la capitale roumaine, scandant des slogans comme "À bas le gouvernement !" et "Justice, pas corruption !", sous le regard des membres des forces de l'ordre, beaucoup moins nombreux que la veille.

La diaspora très impliquée dans la contestation

Parmi les manifestants, beaucoup d’expatriés, revenus spécialement dans leur pays pour participer au grand "rassemblement de la diaspora", vendredi 10 août. Environ quatre millions de Roumains (sur une population totale de 20 millions) ont émigré ces quinze dernières années, à la recherche d'une vie meilleure. En 2017, ils ont envoyé à leurs familles 4,3 milliards d'euros, soit près de 2,5   % du produit intérieur brut de la Roumanie, l'un des pays les plus pauvres de l'Union européenne, où le salaire moyen s'élève à 520   euros

Des milliers de personnes ont également manifesté dans plusieurs autres grandes villes de Roumanie, dont Sibiu (centre) et Timisoara (ouest), scandant "Voleurs !" et "Unis, nous sauverons la Roumanie !", selon les médias.

Cette vague de manifestations n’est pas nouvelle. Cela fait un an et demi que la Roumanie est le théâtre de manifestations régulières. Depuis son retour au pouvoir fin 2016, le PSD a lancé une vaste réforme de la justice qui menace l'indépendance des magistrats et vise à permettre à des responsables politiques d'échapper aux poursuites, selon ses détracteurs.

Adoptée en plusieurs volets, cette réforme a suscité les critiques de la Commission européenne et provoqué une vague de contestation d'une ampleur sans précédent depuis la chute du régime communiste fin 1989.

Avec AFP