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"En Asie du Sud-Est, la fin des parenthèses démocratiques"

A la une de la presse, ce lundi 2 juillet, les tensions au sein de la coalition dirigée par Angela Merkel en Allemagne, le ministre de l’Intérieur semble en passe de démissionner. Le discours pan-européen du patron de l’extrême-droite italienne, Matteo Salvini. L’entrée au Panthéon de l’ancienne présidente du Parlement européen, Simone Veil. Et des nouvelles du Mondial de foot.

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Dans la presse, ce matin, la large victoire d’Andrés Manuel Lopez Obrador à la présidentielle mexicaine, un premier succès historique pour la gauche.

La version américaine du Huffington Post annonce un «triomphe de la gauche» au Mexique, l'ancien maire de Mexico obtenant entre 53 % et 53,8 % et des voix, ce qui a obligé ses rivaux à reconnaître rapidement leur défaite, hier soir. «Virage à gauche au Mexique», répète The Wall Street Journal, qui précise que la vague de violences sans précédent qui a marqué la campagne n’a pas empêché le vote de se dérouler pacifiquement, ce que le quotidien américain perçoit comme le signe des progrès accomplis par le Mexique sur la voie de la démocratie. Le journal relève aussi la façon dont Lopez Obrador a «modéré sa rhétorique» anticapitaliste au fil des ans, ce qui n’a pas empêché, non plus, les milieux d’affaires de Mexico de rester largement hostiles à sa candidature. The Wall Street Journal observe au passage que «la rhétorique anti-mexicaine de Donald Trump a joué en faveur du discours nationaliste de gauche» d’Andres Manuel Lopez Obrador.

Si le Mexique semble progresser sur la voie démocratique, il en irait tout autrement de l’Asie du Sud-Est, selon Le Monde, qui s’inquiète de ce que «les nouvelles classes moyennes de la région subissent un recul des libertés politiques, en échange de la croissance économique et de la stabilité», «dans le sillage du modèle chinois» - une évolution perceptible de Rangoun, en Birmanie, à Manille, aux Philippines, d’après Le Monde, qui relève que certes, «l’Asie du Sud-Est ne s’était jamais distinguée pour son libéralisme en politique et son respect excessif des droits du citoyen», mais que «la grande majorité des pays membres de l’Association des ­nations de l’Asie du Sud-Est, l’Asean, semblent ­désormais tous, ou presque, être tombés d’accord pour renoncer au ­modèle de la démocratie à l’occidentale».

En Afrique, Emmanuel Macron assiste aujourd’hui au sommet de l’Union africaine qui se tient en Mauritanie, avant de se rendre au Nigeria, pour relancer le G5 Sahel, et la lutte contre le terrorisme. Cités par Libération, plusieurs responsables d’ONG travaillant en Afrique s’inquiètent, eux, de «l’importance prise (selon eux) par les questions sécuritaires et migratoires, notamment dans la région du Sahel», «alors même certaines promesses pour doper l’aide au développement» tarderaient à se concrétiser. Libé en veut pour preuve le manque d’effets qui aurait suivi le lancement, en juillet 2017, de «l’Alliance pour le Sahel», «censée jeter les bases d’un nouveau partenariat en faveur du développement» entre la France et les pays de la région. Un an plus tard, le bilan serait «plutôt flou». Selon Libération, à la veille du départ d’Emmanuel Macron, plusieurs associations «ont multiplié les interpellations et les communiqués de presse pour (l’)exhorter à se montrer plus volontaire, offensif, sur les enjeux de la pauvreté, de l’éducation, mais aussi de la bonne gouvernance et des droits de l’homme». Sans grand espoir, toutefois, d’être entendus.

Au Rwanda, le rôle de la France pendant le génocide de 1994 est toujours l’objet de débats. On a évoqué ici, la semaine dernière, le témoignage d’un ancien aviateur publié par La Croix, contestant le rôle purement humanitaire de l’opération Turquoise – un témoignage qui appuyait le récit du capitaine Guillaume Ancel, qui affirme dans un livre que l'armée française avait pour but en 1994 d' «empêcher la victoire de ceux qui combattaient les génocidaires». C’est également dans La Croix que témoigne aujourd’hui l’ancien ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, qui assure à présent avoir tenté, en vain, d’alerter le président de l’époque, François Mitterrand, sur la nature des crimes commis par le régime hutu. Dans cet entretien, il déclare qu’«il est faux d’affirmer (que la France) a participé au génocide», qu’«entre 1990 et 1993, elle a effectivement joué un rôle au premier rang pour stopper les offensives du FPR» (le front patriotique rwandais, dirigé par Paul Kagame, l’actuel président du Rwanda), qu’«elle a aussi formé des militaires rwandais », «mais (qu’)elle n’a pas pris part au génocide». La France, explique Bernard Kouchner, «n’a rien compris de ce qui se passait sur place». «À chaque fois que l’on s’est déployé dans ce pays, on était du côté Hutu, du côté du président Habyarimana. Lorsque Turquoise a été lancé, les militaires pensaient toujours que nous étions du côté du président assassiné par le FPR: c’était faux mais c’est ce qu’ils croyaient».

Sans transition aucune, on jette un coup d’œil, avant de nous quitter, au Guardian, qui fait état d’une campagne de pub – disons inédite. Le quotidien britannique nous apprend qu’une marque américaine de rasoirs lance une campagne: «Body hair, everyone has it» , «les poils, tout le monde en a» - l’idée étant de montrer que les femmes aussi ont des poils sur les jambes, sous les bras, en-dessous du nombril, et j’en passe. Parce qu’il y en a assez des pubs dans lesquelles des femmes parfaitement épilées passent le rasoir sur des jambes qui n'en ont pas besoin, sans que le moindre poil soit montré à l'écran - bref, une pub à mille lieux des stéréotypes. Tout sauf rasoir.

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