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Macron au sommet de l'UA sur fond d'attaques jihadistes au Sahel

Le président français Emmanuel Macron est arrivé lundi à Nouakchott, en Mauritanie, au dernier jour du sommet de l'Union africaine, alors que la multiplication des attaques jihadistes dans au Sahel plane sur les débats.

Emmanuel Macron s'est rendu lundi 2   juillet dans l’après-midi à Nouakchott, en Mauritanie, où les dirigeants africains poursuivent leurs réunions au dernier jour du sommet de l'Union africaine (UA), dans une atmosphère assombrie par une multiplication des attaques jihadistes dans des pays du Sahel.

"Nous avons une pensée pour nos amis maliens suite aux attaques lâches et odieuses" à Gao (nord) et Sévaré (centre). "Plusieurs soldats français ont été blessés et sont en cours d'évacuation. Ce sont les civils maliens qui sont les premières victimes", a déclaré le président français.

En marge du sommet de l'UA, Emmanuel Macron doit s'entretenir avec les dirigeants des pays du G5 Sahel (Mauritanie, Niger, Burkina, Tchad, Mali), alors que plusieurs attaques meurtrières ont de nouveau frappé le Mali et le Niger depuis vendredi.

Dix soldats nigériens ont été tués dimanche et quatre sont portés disparus dans une attaque attribuée au groupe islamiste nigérian Boko Haram dans le sud-est du Niger.

Quelques heures plus tôt, au Mali voisin, des soldats français de l'opération Barkhane ont été visés par une opération "terroriste" à Gao (nord), qui a fait quatre morts et une vingtaine de blessés civils, selon les autorités maliennes. L'armée française a fait état à Paris de quatre blessés dans ses rangs. Un autre attentat perpétré vendredi au Mali contre le QG de la force antijihadiste du G5 Sahel à Sévaré avait fait trois morts, dont deux militaires.

"Ne pas baisser les armes"

Emmanuel Macron doit s'entretenir avec ses homologues du G5 Sahel de la lente montée en puissance de la force conjointe mise en place par cette organisation régionale pour lutter contre les jihadistes.

La France soutient ce projet, y voyant un possible modèle de prise en main par les États africains de leur propre sécurité. Mais sa mise en œuvre est pour l'instant marquée par les problèmes de financement et les accusations de violations des droits de l'Homme par des soldats de la force conjointe.

Avant l'ouverture du sommet dimanche, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a appelé à davantage d'efficacité dans la lutte antijihadiste. "Il y a encore énormément de failles" dans la sécurité qui doivent être "corrigées", a-t-il affirmé dans un entretien à France   24.

Zlec et Francophonie

Parallèlement aux questions de sécurité liées aux crises sur le continent, dont celles en République démocratique du Congo, au Sahara occidental, à la guerre civile au Soudan du Sud, les dirigeants africains ont discuté à propos de la zone de libre-échange continentale (Zlec).

Un zone qui pourrait représenter un marché de plus de 1,2   milliard de personnes. Sur les 55 pays membres, 49 ont déjà signé l'accord,, dont 5 nouveaux depuis  dimanche : l'Afrique du Sud, la Sierra Leone, la Namibie, le Lesotho et le Burundi.

La Francophonie s'est également invitée à ce sommet avec la candidature du Rwanda pour diriger l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), après quatre ans de mandat de la Canadienne Michaëlle Jean, candidate à sa propre succession en octobre.

En plus de la lutte contre la corruption, thème principal du sommet, la réforme institutionnelle de l'UA, qui vise notamment à garantir son autonomie financière, est également au menu des chefs d'État.

Avec AFP