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Violences au Nicaragua : feu vert à une enquête internationale

L'influente conférence des évêques au Nicaragua a annoncé, vendredi, que le gouvernement et l'opposition avaient convenu d'inviter des observateurs indépendants pour enquêter sur les violences qui ont fait au moins 170 morts depuis deux mois.

La médiation entre les autorités et des représentants de la société civile a porté ses fruits : le gouvernement nicaraguayen a donné son feu vert, vendredi 15 juin, à une enquête internationale sur la répression meurtrière des manifestations contre le président Daniel Ortega, a annoncé l'Église catholique.

Tous les participants se sont engagés à mettre fin aux violences qui ont fait quelque 170 morts depuis deux mois dans le pays, a précisé la Conférence épiscopale du Nicaragua. "La fin de la violence est une nécessité", a confirmé le ministre des Affaires étrangères, Denis Moncada. Les représentants de la société civile ont également appelé à l'arrêt des violences en se disant "satisfaits" de l'accord conclu avec le gouvernement.

Le mouvement de protestation, mené principalement par les étudiants, a commencé en réaction aux réformes de la sécurité sociale mais s'est élargi pour inclure des demandes de justice pour les meurtres de manifestants. Après une répression violente de la police, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de la capitale Managua pour demander la démission du président Ortega, un ancien guérillero marxiste soupçonné de vouloir créer une dictature familiale dans ce pays d'Amérique centrale.

Vers des élections anticipées ?

Selon le Centre nicaraguayen pour les droits de l'Homme, une ONG qui veille au respect des droits humains, 170 personnes ont été tuées au cours des huit dernières semaines dans le cadre du mouvement de contestation.

Le gouvernement de Daniel Ortega avait dans un premier temps rejeté la proposition de la Conférence épiscopale d'autoriser deux commissions internationales et une équipe de l'Union européenne à enquêter sur les décès lors des manifestations. Mais après une interruption le mois dernier à la suite de nouvelles violences policières, les discussions ont repris vendredi et ont finalement permis d'aboutir à un accord sur ce point.

Afin d'apaiser les tensions, la Conférence épiscopale et la société civile ont aussi invité le président Ortega à écourter son troisième mandat, qui expire en 2021, et à organiser des élections anticipées. Le chef de l'État n'a pas répondu à cette demande dans une lettre adressée aux médiateurs auxquels il assure en revanche son "attachement à la démocratie". Les représentants de la société civile ont précisé que les discussions avec le gouvernement sur des réformes démocratiques se poursuivraient samedi.

Avec Reuters