Irritée par la condamnation d'Aung San Suu Kyi, Bruxelles s'est prononcé sur de nouvelles sanctions contre de hauts dignitaires birmans. Aucune mesure européenne n'est parvenue, pour l'heure, à infléchir la politique de la junte.
AFP - Les Européens ont adopté jeudi une série de nouvelles sanctions "ciblées" pour protester contre la condamnation de l'opposante birmane Aung San Suu Kyi à 18 mois de résidence surveillée, a annoncé le conseil des ministres de l'UE dans un communiqué.
"Les magistrats responsables du verdict sont ajoutés à la liste actuelle des personnes et entités faisant l'objet d'une interdiction de voyage et d'un gel de leurs avoirs", précise la décision approuvée jeudi au terme d'une procédure écrite par les 27 gouvernements de l'UE.
"En outre, la liste des personnes et entités faisant l'objet de mesures restrictives est allongée afin d'étendre le gel des avoirs aux entreprises détenues et contrôlées par des membres du régime en place en Birmanie ou par des personnes ou entités qui leur sont associées", ajoute la déclaration.
La liste des personnes et entités visées sera publiée au journal officiel de l'Union européenne.
Ces sanctions avaient été annoncées mardi par la présidence suédoise pour protester contre la nouvelle condamnation de l'opposante birmane Aung San Suu Kyi. L'UE réclame sa "libération immédiate et sans conditions".
"Les nouvelles mesures ciblées viennent actualiser et renforcer la position commune actuelle qui expire le 30 avril 2010", souligne la déclaration.
Les sanctions européennes contre la Birmanie, renforcées en 2007, incluent déjà une interdiction d'entrée dans l'UE et un gel des avoirs d'une dizaine de responsables de la junte, la limitation des relations diplomatiques, une interdiction d'importation portant sur le bois, les métaux, les minerais et les pierres précieuses ou semi-précieuses, ainsi que l'interdiction de nouveaux investissements dans des entreprises birmanes de ces secteurs et un embargo sur les livraisons d'armes.
Aung San Suu Kyi a été condamnée mardi à trois ans de prison et de travaux forcés pour avoir enfreint les règles de son assignation à résidence, mais le chef de la junte, Than Shwe, a commué la peine en 18 mois de résidence surveillée.
La lauréate du prix Nobel de la paix, âgée de 64 ans et de santé fragile, a déjà été privée de liberté pendant 14 des 20 dernières années.
Si aucune mesure de clémence n'intervient d'ici à 2010, elle ne pourra pas participer aux élections nationales annoncées pour l'année prochaine par la junte.