
Soucieux de redorer son blason après l'affaire Cambridge Analytica, Facebook a annoncé, par la voix de son patron Mark Zuckerberg, vouloir rapprocher les gens et les aider "à bâtir des relations durables".
Facebook a annoncé, mardi 2 mai, son intention de se lancer sur le marché des sites de rencontres tout en insistant sur les efforts entrepris par le groupe pour protéger les données de ses utilisateurs après l'affaire Cambridge Analytica.
Mark Zuckerberg, le PDG du premier réseau social mondial, a précisé que cette nouvelle fonction ne viserait pas à faciliter les rencontres ponctuelles, mais à aider les gens à bâtir des relations durables par l'intermédiaire du réseau. "Cela sera destiné à construire des relations authentiques et durables, pas seulement des plans d'un soir", a-t-il déclaré lors de la journée des développeurs de Facebook à San Jose, en Californie. Le jeune milliardaire américain a souligné que sur les quelque 2 milliards d'utilisateurs du réseau social, environ 200 millions se présentaient comme célibataires et qu'un mariage sur trois aux États-Unis résultait d'une rencontre faite en ligne.
Service gratuit
Le service sera gratuit comme les autres fonctionnalités de Facebook, qui dégage des revenus grâce à la publicité. Les utilisateurs pourront créer un "profil de rencontre" distinct de leur profil sur leur page Facebook et des partenaires potentiels leur seront recommandés sur la base des données de ce profil. Après cette annonce, l'action de Meetic, l'un des principaux sites de rencontres payants aux États-Unis, s'est effondrée de plus de 22 % à Wall Street.
Parmi les autres innovations annoncées mardi figure la possibilité pour les utilisateurs de Facebook d'effacer leurs données de navigation. "Cette fonctionnalité vous permettra de voir les sites web et les applications qui nous envoient des informations lorsque vous les utilisez, de supprimer ces informations de votre compte et de désactiver notre capacité à les stocker à l'avenir", a indiqué Facebook dans un blog publié parallèlement à la conférence.
Cette nouvelle fonctionnalité veut répondre aux préoccupations apparues après l'affaire Cambridge Analytica, du nom de cette firme d'analyse de données qui a détourné celles de quelque 87 millions d’utilisateurs de Facebook à des fins politiques.
Neutraliser les "mauvaises applications"
Mark Zuckerberg a insisté lors de sa présentation que l'objectif de Facebook était "de s'assurer de la sécurité des utilisateurs". "Ce qui est arrivé avec Cambridge Analytica est une grave violation de notre confiance. Ce développeur s'est approprié des données et les a vendues et nous devons nous assurer que cela ne se reproduira plus", a-t-il souligné.
La conférence des développeurs, appelée "F8", réunit quelque 5 000 d'entre eux alors que Facebook a réduit le volume de données qu'ils peuvent glaner sur le site à la suite de l'affaire Cambridge Analytica, réduisant d'autant leur capacité à profiter économiquement de leur présence sur le site.
Mark Zuckerberg a aussi indiqué mardi que Facebook consacrait d'importantes ressources pour identifier et neutraliser les "mauvaises applications" et que les utilisateurs du réseau avaient désormais davantage de latitude pour ajuster leurs paramètres de confidentialité.
Parmi les nombreuses applications dévoilées mardi, Facebook Messenger va désormais offrir une fonction de traduction, utilisant les ressources de l'intelligence artificielle pour permettre à des utilisateurs s'exprimant dans des langues différentes de communiquer. Dans un premier temps, les langues qui pourront être traduites sont l'anglais et l'espagnol et d'autres seront ajoutées par la suite.
Avec AFP