
En Hongrie, près de 100 000 manifestants ont défilé samedi, selon les organisateurs, pour réclamer une nouvelle loi électorale, des médias publics pluralistes et que les bulletins de vote de l'élection du 8 avril soient recomptés.
La réélection de Viktor Orban à la tête du gouvernement hongrois n’est pas du goût de tout le monde. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Budapest, samedi 15 avril, après des accusations de fraude électorale, pour réclamer une nouvelle loi électorale, des médias publics pluralistes et que les bulletins de vote soient recomptés.
La foule, grosse de 100 000 manifestants selon les organisateurs, a défilé dans le centre de la capitale hongroise en direction du Parlement. Parmi les manifestants, dont beaucoup de jeunes, résonnait le cri "démocratie !" et flottaient des drapeaux hongrois et de l'Union européenne.
"Nous voulons vivre dans un État de droit. (...) Nous voulons vivre dans une vraie démocratie", a déclaré un des organisateurs de la manifestation, Viktor Gyetvai, un étudiant de 20 ans.
Des pannes informatiques suspectes et des médias muselés
Le parti du Premier ministre conservateur Viktor Orban, au pouvoir depuis 2010, a remporté près de la moitié des suffrages le 8 avril, ce qui devrait lui assurer une majorité des deux tiers au Parlement et lui permettra d’effectuer un troisième mandat consécutif à la tête du gouvernement. L'opposition a toutefois relevé des pannes informatiques suspectes au cours du scrutin.
En outre, si les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont estimé dans un rapport que les opérations de vote s'étaient déroulées dans des conditions satisfaisantes, ils ont souligné que la capacité des électeurs à voter en connaissance de cause était notamment entravée par la "partialité des médias".
Viktor Orban est en effet régulièrement accusé de museler les médias en soumettant le service public à un contrôle éditorial étroit et en favorisant l'achat de médias indépendants par des hommes d'affaires alliés du pouvoir.
Avec AFP