A la une de la presse, mardi 3 avril, le début du mouvement de grève, en France, de la SNCF vu par les journaux français et étrangers. Et la mort de Winnie Mandela, dans la presse sud-africaine.
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A la Une de toute la presse française, ce matin, le mouvement social à la SNCF. Un mouvement parti pour durer.
Le ton est à la fois martial et solennel: «la guerre d’usure» entre les cheminots et le gouvernement commence aujourd’hui, titre Le Figaro, qui annonce une grève «perlée» - une grève par intermittence, étalée sur trois mois, «pour défendre le statut des cheminots et dénoncer la réforme ferroviaire». Une réforme jugée cruciale pour la France. «En ce printemps, notre pays est à un tournant, prévient le journal. S’il ne le franchit pas, il restera durablement immobile, sur une voie de garage».
Le Parisien parle d’une «grève dure», d’un «bras de fer» entre les syndicats et le gouvernement. D’après le quotidien, cette première journée de grève devrait être très suivie par les cheminots, qui espèrent «fédérer d’autres grognes». «Les usagers, eux, se préparent pour trois mois de galère», écrit Le Parisien – où le dessin de Ranson montre Emmanuel Macron et Edouard Philippe en train de faire du stop, pour tenter de gagner «les réformes». «Je te dis qu’on arrivera dans les temps», garantit le président au Premier ministre. Les quatre hommes qui font la une de l’Humanité, ont, en tout cas, bien l’intention de les en empêcher - les quatre secrétaires généraux des syndicats CGT, UNSA, SUD et CFDT assurent que leur mouvement vise à défendre l’intérêt général. «Nous défendons les usagers et le service public», déclarent-ils à l’unisson.
D’après Libération, le gouvernement chercherait à fissurer cette unité syndicale en faisant «quelques concessions» - une tentative qui risque toutefois de se heurter à l’agenda de la SNCF, où les élections professionnelles auront lieu en novembre prochain. «Il sera difficile, face aux militants, de sortir de ce conflit sans avancées», prévient un syndicaliste dans les colonnes de Libé, qui accuse Emmanuel Macron et sa majorité d’avoir pris «le train de l’intox» - d’avoir «noirci», depuis des semaines, le tableau de l’entreprise ferroviaire, présentée comme «surendettée et sclérosée par le statut des cheminots». Un exemple? «En 2017, les contribuables ont dépensé 14 milliards d’euros en subventions publiques pour le ferroviaire. La qualité de service s’est-elle pour autant améliorée? Non », a soutenu la ministre des Transports, Elisabeth Borne. Une affirmation que contredirait une récente enquête de l’Union européenne sur le niveau de satisfaction des Français à l’égard du train, selon Libé.
Les déclarations La ministre des Transports seraient l’objet de toutes les attentions, à Matignon. «La volonté de contrôle sur cette ministre «technique»» serait telle qu’elle pourrait même être «vexatoire», critiquent Les Echos, qui rapportent qu’une interview d’Elisabeth Borne, «pourtant prudente, a été tellement réécrite par les services du Premier ministre», que le journal a refusé de la publier, le mois dernier.
On relèvera aussi ces premiers commentaires, à l’étranger, sur ce mouvement de grève. The Times, au Royaume-Uni, évoque «la première salve» d’un mouvement contre les projets de réforme d’Emmanuel Macron - une tentative pour «paralyser» le pays. Le quotidien conservateur revient assez longuement sur la stratégie du patron de la CGT, Philippe Martinez et sur sa déclaration à propos de l’humeur nationale» - sa comparaison entre le climat actuel et celui des mois qui ont précédé mai 68. Philippe Martinez, dont la moustache lui a valu le surnom d’Astérix et de général Tapioca, relève El Mundo – qui rappelle les origines espagnoles du syndicaliste, accusé de vouloir «incendier» la France contre Emmanuel Macron. Le patron de la CGT est décidément l’objet de beaucoup d’attention, du côté de la presse étrangère. D’après le journal suisse Le Temps, Philippe Martinez espèrerait obtenir à la fois «le déraillement du plan gouvernemental» et «la convergence des luttes».
Il est aussi beaucoup question, ce matin, de la disparition de l’ancienne épouse de Nelson Mandela, Winnie Mandela. Le visage de cette figure de la lutte contre l’apartheid fait la une de la presse sud-africaine, notamment du Herald, qui évoque «les larmes et les hommages» rendus à Winnie Mandela. La militante aura brandi le poing jusqu’au bout, salue le journal, qui la montre lors du 54ème congrès de l’ANC à Johannesburg, en décembre dernier. Winnie Mandela le poing levé, toujours, à la Une du Sowetan: «The spear has fallen», «la lance est tombée», annonce le journal, en référence au groupe fondé par Nelson Mandela, «Spear of the nation», qui fut la branche armée de l’ANC. Le quotidien en langue afrikaans, Die Burger, a choisi de montrer Winnie Mandela aux côtés de celui qui fut plus que son mari, son frère d’armes, Nelson Mandela. «La fin d’une époque», titre le journal.
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