logo

Corée du Nord : le mystérieux train vert de la dynastie Kim

L’arrivée en Chine d’un train vert en provenance de Corée du Nord a déclenché un flot de rumeurs sur une visite officielle de Kim Jong-un. La présence de ce train implique bien qu’un très haut dignitaire du régime nord-coréen a fait le déplacement.

Il est vert avec des rayures jaunes et s’est arrêté, mardi 27 mars, à la gare de Dandong, dans le nord-est de la Chine. L’arrivée de ce mystérieux train a suscité un torrent de spéculations sur une possible visite de Kim Jong-un en Chine. Ce serait la première visite d’un dirigeant nord-coréen depuis 2011. Cette année-là, Kim Jong-il, père de l'actuel leader, s’était rendu à Pékin pour évoquer sa succession avec les autorités chinoises.

Pour l'heure, ni Pékin ni Pyongyang n’ont confirmé que Kim Jong-un avait effectué une visite surprise en Chine ou s’il avait dépêché sa sœur, qui l’avait déjà représenté lors des Jeux olympiques d’hiver à Séoul en février 2018.

Lourdement blindé

Mais la présence de ce train vert sur le sol chinois implique bien qu’un très haut dignitaire du régime nord-coréen – très probablement un membre de la dynastie Kim – a fait le déplacement. Ce véhicule est, en effet, le moyen de locomotion préféré à la famille dirigeante depuis l’époque de Kim Il-sung, fondateur de la République démocratique populaire de Corée du Nord.

La passion des Kim pour le rail remonte à la guerre de Corée (1950-1953), durant laquelle Kim Il-sung, en difficulté sur le front, avait pu rejoindre son quartier-général grâce à un train. Depuis lors, ce moyen de transport est devenu synonyme de sécurité pour les dirigeants du pays.

L'intérieur du "train vert" à l'époque de Kim Jong-il

Au fil des décennies, le train vert de 90 wagons s’est transformé en véhicule blindé de luxe. Outre un double blindage, il disposerait d’une connexion satellite, de plusieurs salles de conférence, de chambres à coucher et de téléviseurs à écran plat dans plusieurs wagons, d’après le quotidien sud-coréen Chosun Ilbo. Par mesure de sécurité, le train roule à une vitesse maximale de 60 km/h et une centaine de gardes du corps et d’agents voyagent avec leur dirigeant.

Dix-neuf arrêts rien que pour les beaux yeux des Kim

Ces détails remontent à la fin des années 2000 et personne ne sait si Kim Jong-un a apporté des touches personnelles à cet équipement. Son père, réputé pour son aversion pour les voyages en avion, se déplaçait exclusivement en train. Il s’en était fait construire six sur le même modèle. Ils étaient devenus une cible de choix pour les services de renseignement sud-coréens et américains qui, au fil du temps, ont pu en apprendre plus sur ces mystérieux convois.

Les Kim ont également fait bâtir un réseau ferré privatif qui leur permet de traverser le pays à leur guise. Le long de cette “ligne Kim” se trouvent 19 arrêts, dont certains constituent les seuls moyens d’accéder à des lieux de villégiatures du clan Kim.

Un clan qui sécurise au maximum les déplacements à bord du train vert. Un premier train s’assure que les voies sont bien dégagées et qu’il n’y a pas de périls à proximité, tandis que le véhicule de queue transporte le personnel qui accompagne le dirigeant durant son périple, racontent plusieurs médias qui ont suivi le voyage effectué par Kim Jong-il en Russie, en 2011.