Alors que Bruxelles réclame le remboursement d’une partie des aides de l'État français aux producteurs de fruits et légumes, Bruno Le Maire, le ministre de l'Agriculture, tient une réunion d’urgence avec les agriculteurs en colère.
Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, reçoit ce mardi les producteurs de fruits et légumes, furieux face à la demande de remboursement d’une partie des subventions qu’ils ont reçues, formulée par l'Union européenne et annoncée lundi par le ministre.
"Il est certain que nous devrons engager une procédure de remboursement auprès des producteurs", a indiqué Bruno Le Maire dans un entretien au Parisien. Ajoutant: "Je ne veux pas exposer la France à une condamnation."
Bruxelles demande à Paris de rembourser les aides publiques versées pendant dix ans aux producteurs de fruits et légumes, estimant qu'elles avaient faussé la concurrence dans l'Union européenne. Ces aides versées par l'État français entre 1992 et 2002 s’élèvent à un demi-milliard d'euros.
"Un été brûlant"
Mais les producteurs, qui subissent de plein fouet la baisse des cours des fruits et légumes, refusent de s'acquitter d’une telle facture.
"Ces déclarations vont mettre le feu aux campagnes", prévient Bruno Dupont, président de la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF), interrogé dans L'Expansion. "Si l'on souhaite la mort de la profession, on ne s'y prendrait pas autrement", poursuit-il.
"Les producteurs de fruits et légumes ne paieront pas", a aussi déclaré au Parisien François Lafitte, président de la Fédération des comités économiques (Fédécom), qui représente les exploitants. Il promet "un été brûlant" si le gouvernement met à exécution sa demande. Cette aide "nous a permis de faire face à la concurrence, notamment espagnole et portugaise. Tout le monde connaissait le système, y compris la Commission européenne", explique-t-il, estimant que son remboursement conduirait à "la ruine de la profession".
Les remboursements s'annoncent impossible dans certains cas: des exploitants ont aujourd’hui cessé leur activité, d’autres sont décédés ou ne sont plus solvables.
Le ministre français de l'Agriculture a dû écourter ses vacances pour tenter de désamorcer la crise et tenir une réunion d’urgence. Il doit recevoir les acteurs de la filière fruits et légumes à son ministère à 14h30 (GMT+2).