L'ex-médecin sportif Larry Nassar, accusé de multiples abus sexuels sur de jeunes gymnastes de l'équipe des États-Unis, a été condamné, mercredi, à une peine de 40 à 175 années de prison.
"Je viens de signer votre arrêt de mort". C'est par ces mots que la juge Rosemarie Aquilina a terminé, mercredi 24 janvier, l'énoncé de la peine de l'ex-médecin sportif Larry Nassar, accusé de multiples abus sexuels sur des gymnastes américaines. Il a été condamné à 40 à 175 années de prison pour sept chefs d'inculpation.
Cette sentence s'ajoute à une condamnation à 60 ans de réclusion pour pédopornographie, un autre volet de l'affaire qui a secoué le monde de la gymnastique américaine.
La juge a remercié les "survivantes" qui se sont succédé pour témoigner lors de ce procès hors-norme tenu à Lansing (Michigan, nord).
Au total, le tribunal a reçu près de 160 témoignages de victimes dont certaines, parmi les plus connues de la discipline, ont raconté à l'audience leur calvaire et la difficulté pour se reconstruire après avoir été "manipulées".
Dans une courte déclaration, Larry Nassar s'est excusé pour "la douleur, le traumatisme et la destruction émotionnelle" qu'il a fait subir à ses victimes.
Le médecin, considéré comme un "faiseur de miracles", a agi en toute impunité pendant près de deux décennies, jusqu'aux premières révélations en 2016.
L'affaire a fait tomber plusieurs têtes au sein de la Fédération américaine de gymnastique, USA Gymnastics, accusée d'avoir tardé à dénoncer les agissements de son médecin-chef. Et le comité national olympique, où Nassar officiait également, est désormais dans la ligne de mire.
L'instance dirigeante du sport universitaire, la NCAA, a aussi ouvert mardi une enquête sur la conduite de Larry Nassar au sein de l'équipe médicale de l'Université du Michigan (MSU), alors que plusieurs plaintes de gymnastes n'ont pas eu de suites.
Les plus grands noms de la gymnastique américaine contemporaine ont également raconté avoir subi, sans protester, les abus du médecin quand il prétextait administrer des soins médicaux.
AFP