Un banquier turc a été condamné, mercredi, à New York, dans le cadre d'un procès sur le contournement des sanctions américaines contre l'Iran. La Turquie a réprouvé une décision, qui vient alimenter des tensions diplomatiques.
Mehmet Hakan Atilla, ex-directeur général adjoint de la banque publique turque Halkbank, a été reconnu coupable, mercredi 3 janvier, à New York, d'avoir aidé l'Iran à contourner les sanctions américaines, au terme d'un procès qui a pesé sur les relations entre Ankara et Washington. Cinq des six chefs d'inculpation, dont ceux de fraude bancaire et de complot, ont été jugés justifiés.
Le banquier turc était accusé d'avoir conspiré entre autres avec le courtier turco-iranien Reza Zarrab pour contourner les sanctions américaines imposées à Téhéran en procédant à des transactions illégales sur les marchés de l'or et des denrées alimentaires.
"Complot"
La Turquie a fermement condamné jeudi la décision prise par le tribunal de New York. "Le tribunal américain (...) s'est ingéré dans les affaires internes de la Turquie d'une façon sans précédent", a affirmé le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
Cette décision "injuste" se fonde sur "de soit-disant ‘preuves’ fausses et susceptibles d'être politiquement exploitées", ajoute le texte, appelant à ce que le tribunal revienne sur cette décision, "une honte pour la justice".
L'homme d'affaires turco-iranien Reza Zarrab, 34 ans, au centre de ce procès explosif, qui a témoigné contre Atilla, a également impliqué le président turc Recep Tayyip Erdogan et des ministres du gouvernement turc. Ce dernier a régulièrement rejeté toutes les accusations portées dans ce procès, le qualifiant de "complot" manigancé par le prédicateur Fethullah Gülen, qui vit aux États-Unis et qui est accusé par Ankara d'avoir fomenté le putsch manqué du 15 juillet 2016.
La sentence de Mehmet Hakan Atilla sera fixée le 11 avril prochain, selon le communiqué du procureur.
Avec AFP et Reuters